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La soprano ukrainienne Solomea Krushelnytska est largement considérée comme une des grandes sopranos lyrico-dramatiques du début du 20e siècle, âge d’or de l’opéra. Elle fut une Salomé et une Elektra célébrée à La Scala sous la direction d’Arturo Toscanini. Elle s’est également distinguée comme la Cio Cio San dans la version remaniée de Madama Butterfly, après l’échec de l’opéra à sa première à La Scala. Parmi ses nombreux partenaires de scène célèbres figure le grand Enrico Caruso.
Malgré sa carrière exceptionnelle, Krushelnytska est malheureusement tombée dans l’oubli, même parmi les connaisseurs de l’opéra. Or, cela risque de changer grâce à une nouvelle biographie écrite par l’avocat de Toronto Andriy Semotiuk, son petit-neveu.
Un formidable pavé de 465 pages, l’ouvrage est cependant de lecture agréable. C’est un travail d’amour, célébrant et honorant la carrière et la vie d’une grande soprano ukrainienne et servant à lui redonner sa juste place dans l’esprit des amateurs d’opéra.
Née en 1872 à Bielawińce, en Galicie, qui faisait alors partie de l’Empire austro-hongrois et maintenant Biliavyntsi en Ukraine occidentale, Krushelnytska a étudié l’opéra au Conservatoire de Lviv et plus tard à Milan, Vienne et Paris. En 1904, elle connut le triomphe dans la nouvelle mouture de Madama Butterfly à Brescia. Elle fut également une wagnérienne acclamée, notamment pour son Elsa dans Lohengrin à Paris. Sa carrière l’a menée dans les grandes maisons d’opéra en Europe, en Amérique du Nord et du Sud et même en Afrique.
Dans les années 1920, Krushelnytska fit des tournées de concerts au Canada et aux États-Unis. Elle est retournée en Ukraine juste avant l’éclatement de la Deuxième Guerre mondiale. En raison de la situation politique de l’époque, la fin de sa vie fut assombrie par les difficultés et la pauvreté. Cette biographie, écrite dans la perspective d’un membre de sa famille, dresse un portrait authentique de Krushelnytska la chanteuse et la personne, donnant des détails intimes sur sa vie privée jusqu’ici ignorés du public.
Grâce à l’invention du phonographe au tournant du siècle, il existe un assez grand nombre de témoignages de l’art de Solomea Krushelnytska, qu’on retrouve sur YouTube et ailleurs. Malgré une technique d’enregistrement encore primitive, on perçoit la qualité exceptionnelle de sa voix. Une lecture fortement recommandée.
www.myworkvisa.com/usa/solomea.html
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