Critique de disque | Where Waters Meet — Canadian Chamber Choir

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Where Waters Meet

Canadian Chamber Choir

Sortie indépendante, 2024

Where Waters Meet est le plus récent album du Canadian Chamber Choir. C’est le point culminant d’un certain nombre d’initiatives indigènes et coloniales explorant notre relation à l’eau dans la musique et le chant. Au cœur du disque se trouve l’œuvre en cinq mouvements de Carmen Braden qui donne son titre à l’album. Ce morceau traite très directement de l’eau en tant que source de vie et, tragiquement, en raison de l’indifférence des colons, de la mort et de la maladie pour de nombreuses communautés. Elle est plus explicite dans le troisième mouvement qui reprend un article du Toronto Star sur les avis concernant l’eau (basé sur un rapport intitulé « Disrespected, violated, contaminated » qui dit vraiment tout), mais elle est plus efficace dans les deux mouvements qui reprennent des poèmes évocateurs de Yolanda Bonnell. 

Le morceau de Braden est assez varié musicalement pour une œuvre chorale sans accompagnement. Le passage du Toronto Star, par exemple, est très proche de la parole, avec quelques interjections plus pointues de mots d’action, mais il est repris dans un passage où la ligne vocale imite efficacement l’eau qui coule. L’utilisation de techniques vocales étendues et de dynamiques assez surprenantes est suffisante pour maintenir l’intérêt. Inévitablement, l’œuvre est un peu didactique, mais les variations musicales et la poésie de Bonnell l’empêchent d’être prétentieuse.

Les mouvements de Where Waters Meet de Braden sont divisés par de courtes pièces composées par Sherryl Sewepagaham sur des textes cris. Elle les chante dans un style traditionnel (pour autant que je puisse en juger), en s’accompagnant d’un tambour ou d’un hochet. L’album est complété par deux autres pièces de Sewepagaham. La première, dans le même style traditionnel, invoque le soleil et la terre. Elle sert en quelque sorte de « reconnaissance de la vie ». Elle est suivie d’une pièce intrigante, Sun on Water, de Hussein Janmohamed. Elle reprend des textes des traditions hindoue, indienne, ismaélienne et chrétienne ainsi qu’un texte cri de Sewepagaham et les présente comme une sorte de polyphonie accompagnée d’un hochet et d’un tambour, qui se développe jusqu’à un point culminant qui est presque un cri primal. Une dernière pièce de Sewepagaham clôt le disque. Intitulée Nipīy (Water Song), il s’agit d’une sorte d’élégie pour l’eau pour chœur et tambour. C’est une fin appropriée pour un album intéressant qui soulève des questions importantes d’une manière pertinente, mais non conflictuelle.

Les interprétations sont excellentes, le chœur faisant preuve d’une grande polyvalence, contrastée par le chant idiomatique et les tambours de Sewepagaham. L’enregistrement, réalisé l’année dernière au Isabel Bader Centre for the Performing Arts à Kingston, a une acoustique légèrement religieuse qui convient à la musique sans obscurcir en rien les textes. L’album est disponible en version physique et numérique, y compris dans une version 96kHz/24bit revue. Il y a un excellent livret avec des informations de base, tous les textes et des illustrations intéressantes.

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