Le prix d’Europe: moteur de la vie musicale canadienne depuis 110 ans

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Le concours Prix d’Europe célébrera son 110e anniversaire cette année. Depuis ses débuts, la bourse offerte par le Prix d’Europe permet à ses lauréats de partir étudier à l’étranger. Le concours offre une année sabbatique, en quelque sorte, afin d’aller se perfectionner en dehors du Canada au terme des études ­musicales et avant d’aborder une carrière ­professionnelle. « On est toujours transformé par les études à l’étranger », commente Vincent Boucher, vice-président de l’Académie de musique du Québec et organiste à l’oratoire Saint-Joseph. « Je pense que le Prix d’Europe a été un moteur culturel important pour le Québec en ce sens où un musicien québécois qui allait à Vienne ou à Paris et qui en revenait ­complètement transformé enseignait ensuite ces nouvelles connaissances aux générations futures de musiciens au pays. » En effet, toute une partie de la vie musicale canadienne – à petite et grande échelle – est passée par le Prix d’Europe. « Ce sont des gens qui n’ont pas ­nécessairement tous fait une grande carrière internationale, mais ils sont devenus des acteurs actifs et importants chez nous, ne serait-ce que par l’enseignement », continue Boucher.

Un des principaux avantages du concours est la grande variété des instruments qui s’y mesurent et la multidisciplinarité du jury que cela amène. « Recevoir des commentaires de musiciens qui pratiquent un instrument autre que le vôtre est souvent beaucoup plus enrichissant. Les juges apprécieront la musique comme telle, sans tomber dans les technicités de votre instrument. Ainsi, ce sont les qualités musicales de l’instrumentiste qui sont mises en valeur. »

Au fil des années, le Prix d’Europe se fait un point d’honneur de bonifier et encourager la participation des candidats en offrant ­toujours plus de bourses. Aussi, afin de faciliter la tâche aux jeunes musiciens, le concours essaye de s’ajuster à la vie académique. « C’est-à-dire que l’on travaille de plus en plus avec les professeurs afin qu’il y ait vraiment une succession : quelqu’un qui termine son prix de conservatoire ou sa maîtrise à ­l’université pourrait – ou devrait – passer le Prix d’Europe immédiatement après. »

Parce qu’il fonctionne très différemment de ce que l’on attend d’un concours de musique, le Prix d’Europe est finalement presque un anti-concours. « Comment mesure-t-on un clarinettiste à un pianiste ou à un chanteur ? Il est ­difficile d’avoir son préféré. C’est vraiment un autre univers. Le but aussi dans tout ça, c’est que l’exercice serve à tous les candidats. Je pense qu’on vit dans un monde où on a trop valorisé le premier prix et ce n’est pas un indicateur ­parfait. Je crois beaucoup plus à un concours, comme le Prix d’Europe, qui développe le côté entrepreneurial et créatif et qui laisse plus de marge de manœuvre à l’expression. »

www.prixdeurope.ca

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