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Le violoniste canadien Alexandre Da Costa est en mission – transmettre la musique classique au public. Son dernier projet, Stradivarius à l’opéra, consiste en 12 joyaux du répertoire d’opéra arrangés pour violon solo et orchestre. Il a sélectionné les pièces qui s’apprêtaient bien les unes aux autres, des pièces au ton riche; il en a trouvé les arrangements, puis il les a enregistrées. L’album est maintenant disponible. Da Costa a énoncé deux principaux objectifs du projet : attirer les amoureux d’opéra avec une nouvelle approche et rejoindre ceux qui ne connaissent pas nécessairement les beautés de l’opéra, en ajoutant au spectacle une introduction accessible.
Gagnant de plusieurs prix nationaux et internationaux, Da Costa a joué et enregistré en tant que violoniste invité avec plus de 100 différents orchestres, dont les orchestres symphoniques de Vienne, Montréal et Toronto. Da Costa a créé les œuvres de plusieurs grands compositeurs comme Elliott Carter, Michael Daugherty, Lorenzo Palomo, Paul Sarcich, Jean Lesage et Airat Ichmouratov. En 2012, il remporta le prix Juno d’album classique de l’année pour son enregistrement de concertos du compositeur américain Michael Daugherty, accompagné de l’Orchestre symphonique de Montréal sous la direction de Pedro Halffter.
« Le violon est l’instrument idéal pour imiter la voix humaine », affirme Da Costa. En répétant au violon les solos d’opéra, Da Costa écoutait les multiples versions vocales disponibles « afin d’honorer le style traditionnel de ces trésors musicaux ». Néanmoins, il a aussi été à même de respecter les propriétés acoustiques des différents instruments. Pour un chanteur, les respirations et les particularités du texte vont largement déterminer le phrasé. Da Costa s’est alors posé la question : « Si l’on tentait de retirer tous les mots et que l’on avait la possibilité de maintenir le son indéfiniment avec l’archet, quel pourrait être le résultat ? » Selon lui, les résultats qu’il a obtenus sont tout aussi efficaces, sinon plus que la version originale écrite pour la voix.
En ce qui a trait à l’enregistrement de Stradivarius à l’opéra avec l’Orchestre symphonique de Vienne, Da Costa a été à la fois le soliste et le chef (Stehgeiger, ou violoniste debout). Il déclara : « Lorsque je suis Stehgeiger, je peux arrêter la répétition, parler aux musiciens, partager avec eux ma vision de ce que je joue et finalement rassembler le tout. » Selon lui, créer une collaboration de musique de chambre permettra d’obtenir de meilleurs résultats quant à la cohésion et à la satisfaction de l’expérience musicale. Lors les répétions en vue de l’enregistrement, il y avait des moments où Da Costa ajustait son interprétation afin de mieux répondre aux besoins et aux goûts de ses collègues de l’Orchestre symphonique de Vienne.
Normalement, un orchestre joue une œuvre en concert plusieurs fois avant de passer en studio. Le projet Stradivarius à l’opéra a inversé l’ordre des choses. « Aujourd’hui, ce sont les concerts et les spectacles qui comptent et l’enregistrement n’est désormais plus qu’une “carte de visite”. Je pense que c’est le chemin que prendra la musique classique », déclare Da Costa. Il souligne que cette approche a d’ailleurs déjà été adoptée avec succès par les artistes pop.
Pour la version concert de Stradivarius à l’opéra, Da Costa et les membres de son ensemble ont cherché à créer un spectacle qui serait « un festin autant pour les oreilles que pour les yeux ». Da Costa ajoute : « Il y aura des interactions avec le public différentes de l’habituel concert symphonique. Nous essayons de construire un pont entre le public et les artistes. Dans une manière de penser propre aux Montréalais, nous essayons d’offrir une expérience totale qui se rangerait du côté de la perfection musicale et visuelle, un peu de plaisir mélangé avec un peu d’humour. Dans un premier temps, Stradivarius à l’opéra sera présenté en tournée au Canada, pour ensuite être joué partout à travers le monde. L’orchestre de Vienne a d’ailleurs exprimé son intérêt pour participer à une tournée de Stradivarius à l’opéra en Asie.
C’est à Québec que la première de Stradivarius à l’opéra sera présentée. La firme montréalaise Silent Partners sera de la partie pour offrir une projection et des effets de lumière uniques. Da Costa est convaincu que « ce sera rafraîchissant pour le public de prendre part à l’événement », et ce, sans que la qualité de la prestation musicale soit compromise. Il regarde désormais vers l’avant, désirant partager la magie créée lorsqu’une salle comble est emportée par une présentation musicale.
Interviewé par Wah Keung
Traduction : Olivier Gentil
- Vendredi 17 février au Palais Montcalm, salle Raoul-Jobin. www.palaismontcalm.ca, 877-641-6040 (418-641-6040).
- Jeudi 23 février, au festival d’hiver Montréal en Lumière, Théâtre Maisonneuve. www.montrealenlumiere.ca, 866-842-2112 (514-842-2112).
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