
This page is also available in / Cette page est également disponible en:
English (Anglais)
Lucas Debargue : Quand la musique devient conversation
Traduction : Nathalie Généreux

Lucas Debargue Photo : Xiomara Bender
Le 13 avril, le célèbre pianiste et compositeur français Lucas Debargue se produira à la salle Pierre-Mercure de Montréal dans le cadre de la série Cartes Blanches de Pro Musica. Lorsqu’il programme un récital, le pianiste a pour objectif d’« organiser une fête » entre différents compositeurs. Et tout comme une fête qui réunit différentes personnes qui discutent entre elles, il « aimerait que les pièces se répondent les unes les autres dans l’oreille de l’auditeur ».
Le programme comprend des œuvres de Ravel, Fauré, Scriabine et Debargue lui-même. Les trois premiers étaient tous actifs à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Ravel et Fauré sont originaires de France et Scriabine a été fortement influencé par la musique française; « il y avait toujours une partition de La Mer de Debussy sur son bureau », rappelle Debargue.
Également connue sous le nom de Belle Époque, la France de la fin du XIXe siècle se caractérisait par son effervescence artistique. Vincent Van Gogh, Émile Zola et Maurice Ravel, entre autres, étaient tous actifs à cette époque. « Paris était une grande plateforme culturelle à l’époque et des artistes du monde entier s’y rassemblaient… Quand je compose de la musique, je dois avouer que je ressens un lien très puissant avec cette période de l’histoire musicale », affirme le pianiste.
Debargue interprétera sa première œuvre de grande envergure pour piano, une suite française en cinq mouvements. Bien que ses influences musicales s’étendent du baroque au swing moderne et « comprennent également quelques rythmes folk et de jazz latin », l’œuvre elle-même est composée dans un style musical très rigoureux, explique-t-il.
Debargue avoue être fou de la musique de Fauré, dont les œuvres, dit-il, « sont toutes des joyaux exceptionnels ». En 2024, le pianiste a enregistré l’entièreté de la musique pour piano de Fauré. Il estime que la musique de Fauré a été largement éclipsée par celle de Ravel et Debussy. Comme les œuvres pour piano de Fauré sont méconnues, même des amateurs de musique pour piano, Debargue a décidé d’inclure cinq de ses compositions les moins connues dans ce concert. « Je voulais prendre la main du public et lui montrer des aspects inattendus de cette musique », explique-t-il.
Le concert se terminera par la Sonate n° 3 de Scriabine. Selon Debargue, cette œuvre est peu difficile sur le plan technique, mais extrêmement exigeante sur le plan émotionnel. « L’interprète est mis au défi par la nécessité de maintenir la tension émotionnelle tout au long », dit-il. Debargue, cependant, se nourrit de l’adrénaline des prestations en direct. « J’aime ressentir ce genre d’impression effrayante avant de jouer un concert, explique-t-il. Il y a toujours une progression entre la personne que l’on est lorsqu’on joue la première note et celle que l’on est lorsqu’on joue le dernier accord. »
This page is also available in / Cette page est également disponible en:
English (Anglais)