« L’année dernière, alors qu’on était en pleine préparation de notre 10e édition, nous avons été choqués par le déclenchement de la guerre en Ukraine. Complètement perturbés, nous avons décidé d’annuler le festival en solidarité avec le peuple ukrainien et pour se dissocier totalement de cette terrible agression », raconte la directrice artistique Irina Krasnyanskaya. Elle décrit comment, à la suite d’une longue réflexion sur l’avenir de son organisme, elle et son équipe décident de changer le nom du festival qui s’appelait Les saisons russes pour adopter la nouvelle dénomination Les printemps slaves.
« Cette nouvelle appellation reflète encore mieux la mission originale du festival qui consistait depuis sa première édition à promouvoir les musiques et les cultures slaves au sens large auprès du public montréalais », affirme Irina. Elle rappelle que durant ses précédentes éditions, ce festival a toujours mis à l’honneur des artistes slaves de diverses origines : ukrainienne, polonaise, russe, etc.
Abordant le menu de cette saison 2023, Irina annonce la reprogrammation des rendez-vous qui étaient prévus initialement pour l’édition annulée.
En ouverture, un grand concert gala, le 10 mai, au Centre culturel Notre-Dame-de-Grâce, avec des artistes montréalais d’origine slave, notamment le pianiste Maxim Shatalkin (réfugié de la guerre en Ukraine), l’altiste Elvira Misbakhova, le Duo Gzhel (sur les instruments traditionnels domra et bayan) et Olga Kudriakova (également réfugiée de la guerre).
Documentaire sur les affres de la guerre
Irina annonce que cette édition sera marquée par la présentation (projection suivie d’une conférence), le 17 mai au Centre culturel NDG, d’un film documentaire sur la guerre en Ukraine. Intitulé La terre est bleue comme une orange, cette œuvre de la jeune réalisatrice ukrainienne Iryna Tsilyk explore la vie d’une famille durant la guerre du Donbass. Elle a reçu le prix de la réalisation dans la catégorie « World Cinema Documentary » au Festival de Sundance 2020.
Aussi, la directrice artistique souligne le récital Bijoux et bibelots du pianiste montréalais Jean-Philippe Sylvestre, le 28 mai au Conservatoire de Montréal. Au menu, des œuvres du grand compositeur et pianiste ukrainien, réfugié de la guerre, Valentyn Sylvestrov, ainsi que du Chopin, Scriabine et Balakirev.
Parmi les moments forts, à noter la participation de l’Orchestre Nouvelle génération qui présentera, le 18 mai au Conservatoire de Montréal, le concert Grandes miniatures, sur des œuvres de grands compositeurs : Rachmaninov, Chopin, Chostakovitch, Dvořák, Prokofiev, Schnittke, Suchon, Weinberg et Skoryk.
En clôture du festival, le récital Musique en exil, le 3 juin au Conservatoire de Montréal, avec le Montréal Piano Duo (Irina Krasnyanskaya et Jean-Fabien Schneider) qui présentera notamment une version pour deux pianos du célèbre ballet de Stravinski L’Oiseau de feu, en plus d’œuvres de Chopin, Rachmaninov et Ikramova, tous des compositeurs qui ont connu l’exil.
Une partie des fonds récoltés durant le festival sera dirigée vers les organismes de soutien aux réfugiés de la guerre en Ukraine. www.printempsslaves.ca
