Du 29 octobre au 13 novembre, le Festival du monde arabe revient en sa 22e édition, alliant les modes présentiel et virtuel, avec des activités payantes et gratuites. Au programme, des hommages célébrant les grands noms des arts de la scène orientale, les moments forts de l’évolution de la musique arabe et une pléthore de rendez-vous artistiques et culturels de réflexion et de débats sur des sujets d’actualité brûlante dans cette partie du monde et ses rapports à l’universel.
« Il y en a pour tous les goûts. On essaye de répondre aux attentes de tous publics avec des concerts de musique traditionnelle, classique, andalouse et contemporaine. Des soirées opéra et jazz. De l’humour et des spectacles de hip-hop et des nouvelles tendances des fusions musicales qui font la joie des publics jeunes », dit Emily Aouad, directrice des communications du FMA.
Elle évoque les difficultés avec lesquelles il fallait conjuguer pour concocter, en un temps record, une programmation riche et diversifiée, à la hauteur de la réputation bien établie de ce festival. Notamment, en ce qui concerne les artistes internationaux invités, vu la conjoncture et les difficultés des déplacements internationaux. « On n’avait pas beaucoup de choix concernant les artistes internationaux, indique-t-elle. Il fallait y aller avec prudence. »
Emily se réjouit de l’exploit accompli pour établir la programmation de cette 22e édition qui promet de beaux et sublimes moments de communion artistiques et culturels qui font oublier cette conjoncture spéciale, en respect des exigences sanitaires.
De l’opéra et de l’humour !
Le festival s’ouvre avec la soirée, ce 29 octobre à la Cinquième Salle de la Place des Arts : Damas, du Nil à L’Euphrate avec l’artiste Lubana Al Quntar, sous la direction musicale de Wissam Hachem & Fadi Akiki. Une odyssée musicale qui explore les joyaux d’un patrimoine/matrimoine millénaires des plus riches et diversifiés du monde, marqués par le sceau du passage, à travers les siècles, de civilisations, d’ethnies, de langues et de religions aussi riches que diverses…
La cantatrice Lubana Al Quntar, issue de la même famille que l’illustre chanteuse Asmahan et le grand compositeur Farid Al Atrash, nous promet une belle fête mélodique, mettant en valeur sa maîtrise exceptionnelle des techniques vocales de l’opéra, le chant traditionnel arabe et le chant sacré, elle embrasse l’héritage musical araméen, syriaque, soufi, turc, kurde ou encore perse, les qudud et les muwashahat, et sonde inlassablement les racines ancestrales d’une civilisation arabe plurielle. Reconnue notamment pour son interprétation sans failles du répertoire d’Oum Kalthoum, elle a joué le rôle de la diva dans des productions théâtrales mondiales à grand déploiement.
La soirée du samedi 30 octobre sera marquée par le retour de l’humoriste Bassem Youssef, dans un spectacle, cette fois-ci en anglais, au National. Présenté comme une des icônes de la liberté d’expression, depuis les soulèvements populaires en Egypte, Bassem Youssef est considéré comme « l’une des plus grandes voix rebelles et contestataires du monde arabe ». Les médias l’ont comparé à Jon Stewart, en référence à son émission El Bernameg qui a attiré plus de 30 millions de téléspectateurs par épisode, devenant ainsi l’émission « numéro un » de toute l’histoire du monde arabe. En 2013, le magazine Time le nomme parmi les 100 personnes les plus influentes dans le monde.
Oum au masculin, Lila Gnawa et la diva du désert
Le lancement de la 22e du FMA sera aussi marqué, cette fin de semaine, par d’autres prestations envoûtantes comme celle de l’artiste Abdelkarim Shaar, le 30 octobre, à la Cinquième Salle, avec ses reprises à succès du répertoire si exigeant de la diva Oum Kalthoum.
À ne pas manquer, la soirée Lila gnawa avec Amin Benarqia, le 31 octobre à La Sala Rossa en partenariat avec le Centre culturel marocain Dar Al Maghrib. Au menu de cette soirée de transe, des mélodies et des rythmes hypnotiques au sons du guembri. Un cercle de gnawis parmi les plus expérimentés accompagnera Amin au son des krakebs et des cœurs en canon.
Sur le registre des arts de la scène, à noter aussi le concert La diva du désert par Fairouz Oudjida, le 31 octobre à la Cinquième Salle. Au menu, un voyage musical en compagnie de cette soprano, formée à l’italienne, célébrant de grands classiques de la musique orientale, des chants berbères, maghrébins et andalous.
« Dirigé par le pianiste Dominic Boulianne, et porté par Dominic Painchaud au violoncelle, Jean-Philippe Reny au oud, ainsi que Kattam Laraki-Côté aux percussions, ce spectacle constitue la promesse d’un voyage fabuleux sur les terres inextricables de la poésie du lieu et des mélodies qui se souviennent !», lit-on dans la présentation de ce spectacle.
Par la suite, le festival se poursuivra avec des rendez-vous mettant en vedette des artistes de différentes artistiques classiques et contemporaines sur lesquels nous reviendront avec plus de détails dans nos prochains articles autour de ce grand festival qui va culminer le 13 novembre avec la soirée de clôture : Le Sommet soufi, un voyage mystique avec des artistes renommés issus de traditions soufies différentes. « Dans Sommet Soufi, cinq traditions se croisent tantôt à travers les nuances et les fioritures de l’interprétation, tantôt en s’appuyant sur la parenté des rythmes ou des mélodies, arpentant des chemins initiatiques distincts, mais convergent toujours dans la même transe libératrice…», lit-on dans la présentation de ce grand spectacle mis sous le signe de la parole du grand poète mystique Jalal al-Din Rûmi : « Plusieurs voies mènent à Dieu, j’ai choisi celle de la musique et de la danse. » À suivre…
Pour les détails de la programmation du FMA, avec ses spectacles et ses salons artistiques et culturels, visitez : www.festivalarabe.com