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Wadada Leo Smith (Photo: Michael Jackson)
MONTRÉAL (IN)FLUX
« C’est arrivé presque par accident », dit Peter Burton d’Arts in the Margins, à propos de l’union des forces de plusieurs acteurs culturels montréalais pour le festival Flux, qui se déroulera pour la première fois du 4 au 10 octobre. En ces temps où les organismes culturels doivent faire des pieds et des mains pour survivre, la nécessité crée un besoin de modèles collaboratifs et, en tout, sept organisations s’uniront pour présenter des concerts et des conférences autour de la musique expérimentale et improvisée.
Si les amateurs y trouveront certainement leur compte, l’événement révèle aussi une volonté profonde de la part de ces organismes d’orienter leurs pratiques vers de nouveaux horizons, de trouver non seulement de nouveaux publics, mais aussi de toutes nouvelles pratiques. Pour ce faire, dans la suite logique des activités d’Arts in the Margins (qui produit des concerts, mais fournit aussi un appui logistique à plusieurs musiciens et ensembles de la scène locale, tout en offrant également des ateliers communautaires, par exemple avec des jeunes du Sud-Ouest), le festival cherche à rejoindre des communautés habituellement négligées par les organisateurs d’événements plus traditionnels, dans une logique d’équité, de diversité et d’inclusion.
Événement-phare de cette approche inclusive peut-être, les concerts GIFT seront animés par la clarinettiste et improvisatrice Louise Campbell les 8 et 9 octobre. Conçues dans un processus de cocréation autour d’expériences vécues par des personnes de la diversité capacitaire (tentant par exemple d’explorer les altérations de la perception du temps dans le processus de la maladie de Parkinson), ces manifestations tenteront de créer de nouveaux liens, voire de faire éclater certains préjugés, puisqu’elles seront présentées à la fois spécifiquement pour un public à mobilité réduite (deux représentations, une en français et une en anglais) et pour le grand public. Au-delà même des concerts, le festival explorera aussi les liens à tisser entre la pratique de la musique expérimentale et les pratiques du care dans un forum de quatre jours baptisé Improvising Care Conference, en partenariat avec le Laboratory of Urban Culture de l’Université McGill. De plus, le 7 octobre, un autre événement à l’édifice Wilder marquera un double lancement : celui d’une ressource du Réseau canadien des musiques nouvelles sur la musique créative dans le domaine de la santé et celui du dernier numéro de la revue Circuit sur la création musicale participative.
Le festival offrira évidemment aussi des concerts, et on ne voudra certainement pas manquer le grand trompettiste Wadada Leo Smith, qui devrait nous offrir des pièces de son album Central Park’s mosaics of reservoir, lake, paths and gardens, en duo non pas avec Amina Claudine Myers, mais plutôt avec la pianiste Sylvie Courvoisier (le 7 octobre). Pour la première fois au Québec, le percussionniste Tatsuya Nakatani présentera son imposant Gong Orchestra (le 6 octobre). D’autres concerts permettront d’entendre des artistes d’ailleurs jumelés à des créateurs d’ici; c’est le cas par exemple de la violoncelliste américaine Lori Goldston avec la harpiste Christelle Saint-Julien (le 4 octobre), du tabliste torontois SlowPitchSound avec la joueuse de synthétiseurs Bana Haffar (le 5 octobre) ou encore de la légendaire chanteuse et électronicienne japonaise Phew avec la Celestial Cabbage Foundation (le 9 octobre). Pour le concert de fermeture, en collaboration avec Le Vivier, on retrouvera l’ensemble Architek Percussion, jouant une création de la compositrice Andrea Young et des œuvres du compositeur afro-américain Julius Eastman (le 10 octobre).
Pour plus de détails, on consultera le site du Festival Flux en suivant ce lien.
Michael Formanek (Photo: Eliseo Cardona)
OFF : 25 ANS
L’événement jazz de l’automne à Montréal est évidemment l’OFF Jazz, qui en est cette année à sa 25e édition. Si sa programmation complète n’a pas encore été révélée au moment de mettre sous presse, on sait d’ores et déjà que son invité d’honneur sera le vétéran contrebassiste Michael Formanek, pilier de la scène new-yorkaise. On chuchote entre les branches que Formanek devrait jouer ses compositions pour big-band avec l’Orchestre national de jazz, en plus de se produire avec le trio de Jean Derome et de donner un récital solo. Parmi les autres concerts, on parle aussi d’un hommage au saxophoniste Jean-François Ouellet, disparu en juin dernier.
Restez à l’affût de la programmation de L’OFF Jazz 2024 en suivant ce lien.
EN BREF : ICI ET AILLEURS
Le contrebassiste Nicolas Caloia ne chôme certainement pas, lui qui avait déjà fait paraître That Us avec la chanteuse Kim Zombik en juin (leur duo se nomme Silvervest). Cet automne, ce sera au tour d’un nouvel album de son Ratchet Orchestra, Alive, enregistré au festival de Guelph l’an dernier (sortie et concert de lancement à la Sala Rossa le 31 octobre); et, comme si ce n’était pas suffisant, Caloia sera entretemps en Europe dans un trio d’improvisateurs avec Yves Charuest et Sam Shalabi (du 25 septembre au 14 octobre).
La polyvalente chanteuse et flûtiste Ruth Saphir a fait paraître en mai dernier un cinquième album, accompagnée d’une solide rythmique (Kate Wyatt, Adrian Vedady, Mili Hong), Accolades of Time. Profitant un peu de l’accalmie après les grands festivals d’été, elle lancera officiellement l’album le 22 septembre au Studio Error 304.
Du côté des disques Effendi, on annonce pour la fin octobre la sortie de Particules sonores, septième album de l’Auguste Quartet dirigé par Alain Bédard. Le groupe devrait tourner en Europe au mois de novembre, suivi de près par le quartette de François Bourrassa; le pianiste sort d’ailleurs à la fin novembre (toujours sur Effendi) un album avec la percussionniste Marie-Josée Simard, Duos concertants.
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