Le Vivier: Stenhammar Quartet / Tales of strength

Anna Einarsson : Courage, mon amie (2021)

Le quatuor à cordes d’Einarsson est influencé par la pandémie de COVID-19 et par des épreuves personnelles vécues en parallèle du processus créatif. Les expressions de mélancolie ou de chagrin sur les réseaux sociaux sont souvent accueillies par des exclamations joyeuses et des émojis mignons qui, bien qu’entendus comme de véritables expressions de soutien et d’encouragement, peuvent facilement être perçus comme vides et distants. Cependant, l’exhortation sobre « courage, mon amie » d’une amie francophone d’Einarsson est devenue un phare qui, selon ses propres mots, « a percé l’obscurité et montré la voie ».

Karl-Erik Wellin : Residuo (1974)

Le Quatuor à cordes n°4 Residuo de 1974 a été composé dans la maison d’été de Welin à Majorque. Après une longue lutte contre l’alcoolisme, Welin s’est réveillé un matin et s’est rendu compte que c’était suffisant. Écrire le quatuor à cordes est devenu un chemin de retour à la vie, et le titre Residuo symbolise ce retour.

Tanya Tagaq : Sivunittinni (2015)

Parmi ses nombreux talents, Tanya Tagaq est une chanteuse de gorge inuite. Sa composition Sivunittinni (arrangée pour quatuor à cordes par Jacob Garchik) est étroitement liée à cette tradition. Tagaq écrit : « Sivunittinni, ou ‘les futurs’, vient d’un poème que j’ai écrit pour mon album, et c’est le titre parfait pour cette pièce. J’espère apporter un peu de la terre aux futurs musiciens à travers cette pièce. Il y a une déconnexion dans la condition humaine, une déconnexion de la nature, qui a causé beaucoup d’anxiété sociale et de peur, ainsi qu’un manque de véritable sens de la santé et de relation avec ce qu’est la vie, alors peut-être que cette pièce peut être un petit réveil. »

Chris Derksen : White Man’s Cattle (2018)

David Perlman écrit dans Whole Note à propos de la pièce : « White Man’s Cattle évoque la collision des cultures dans l’histoire de l’Alberta, via un extrait sonore interpolé et grinçant d’un agriculteur albertain du début du XXe siècle, maître de tout ce qu’il surveille, parlant de « sa terre ». C’est une œuvre stratifiée et entraînante, exigeant toute l’étonnante maîtrise de l’archet des Eybler. “Les empreintes de pas du bétail et des bisons dans la poussière ne sont pas si différentes”, dit laconiquement Derksen. »

Caroline Shaw : Entr’acte (2011)

Shaw écrit : « Entr’acte a été écrit en 2011 après avoir entendu le Quatuor Brentano jouer le op. 77 n°2 de Haydn – avec leur passage sobre et plein d’âme au trio en ré bémol majeur du menuet. Il est structuré comme un menuet et un trio, reprenant cette forme classique mais l’emmenant un peu plus loin. J’aime la façon dont certaines musiques (comme les menuets de l’op. 77) vous emmènent soudainement de l’autre côté du miroir d’Alice, dans une sorte de transition absurde, subtile et en technicolor. »