Les Printemps Slaves: Un Concert-Gala d’Ouverture haut en couleurs

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Centre culturel Notre-Dame-de-Grâce, Maison de la Culture, Pavillon Monkland | Quand Jean-Fabien Schneider et Irina Krasnyanskaya ont fait le choix de changer le nom d’un des festivals printaniers des plus courus de Montréal, Les Saisons Russes pour Les Printemps Slaves, pouvaient-ils savoir à quoi ils s’exposaient?

Photos par Nathalie Sartisson

Cette année le festival célébrait sa dixième année de partenariat avec la maison de la culture NDG et son onzième printemps d’existence. Classique et Jazz est le titre du festival pour cette année et ce mardi nous offrait un Concert-Gala d’Ouverture haut en couleurs, en diversités, éclectique, suave et d’une qualité grandement appréciée par ceux qui ont eu la chance de se procurer une réservation. Quelques jours auparavant, le gala affichait complet.

Cette soirée fut présentée en quatre actes avec une petite insertion d’un talentueux guitariste au troisième. Le premier acte nous offrait un arrangement Igor Frolov de la musique de Gorges Gershwin de « Porgy and Bess », incluant, entre autres l’aire célèbre « Summer time ».  Pavlo Khmara, au violon et sans partition, et Anna Khmara au piano ont prêté leurs talents à l’interprétation. 

Pavlo Khmara, violon et Anna Khmara, piano. Photo par Nathalie Sartisson

Le second tableau nous amenait Irina Krasnyanskaya au piano et Ella Wilhelm, soprano. Elles nous ont offert cinq pièces d’Isaak Dunaevsky : Berceuse, Chanson de Nina, Mélodie, Valse de lune. À propos de la dernière pièce Le printemps arrive! (Весна идёт !), Irina nous raconte subtilement une histoire à propos d’un homme d’humeur pénible qui traverse sa vie avec une espèce d’amertume et que, malgré son vide et son mal de vivre, ne pourra rien y faire à ce que le printemps ressuscite avec ses immenses bienfaits d’une diversité au-delà de la volonté de tout être vivant et, espérons-le, malgré les changements climatiques. 

Le troisième duo était composé du guitariste Christ Habib et la mezzo-soprano Maria Milenic qui ont fait le voyage de Toronto, pour elle, et Gatineau, pour lui, afin de se joindre à ce gala. Ils nous ont interprété deux pièces Petar Konjovic, dans l’arrangement de Christ Habib, et par la suite le guitariste en soliste nous a interprété six Miniatures des Balkans de Dusan Bogdanovic.

Guitariste Christ Habib et mezzo-soprano Maria Milenic, Photo par Nathalie Sartisson

En tête de cet excellent enlignement, au programme de la soirée-gala, que l’on peut télécharger depuis https://printempsslaves.ca/, se pointait Tristan Longval-Gagné. Un petit gars, grand gaillard de Sherbrooke qui fait son chemin dans plusieurs domaines de la musique classique et qui, a-t-il confié, en était à une de ses rares expériences en jazz… il s’est rappelé avoir déjà interprété Irlandaise de Bolling.

Pour ce gala, là, c’était toute autre chose.  Il s’est attaqué à la musique du compositeur Nikolai Kapustin, ses Études op.40, Nos. 1, 2, 6, 8. Il nous a aussi révélé la liberté que lui offre sa tablette à pédale dans laquelle se répertorie des centaines de partitions annotées et qui voyage sans efforts et sans excédents de bagage. (Une inspiration pour l’auteur et un texte à venir sur cette technologie). 

Photo par Nathalie Sartisson

En changeant la marque Les Saisons Russe pour Les Printemps Slaves, les fondateurs ont, consciemment ou inconsciemment, qui sait, ouvert encore plus grand l’esprit de la diversité d’un peuple qui, – pour certaines familles en exil depuis des siècles -, peu importe les dictateurs qui tenteront d’uniformiser la volonté et les politiques des peuples slaves, leurs valeurs et leurs âmes, ne pourra jamais l’empêcher de se diversifier et de grandir en s’ouvrant encore plus grand au reste du monde. Et ces immigrants, volontaires et involontaires, le font merveilleusement en partageant les connaissances de leurs savoirs et savoirs faires artistiques. 

Photo par Nathalie Sartisson

À VENIR | Les 15, 25, 28 et 1er juin avec des têtes d’affiches tels que Ilya Poletaev, qui, comme au temps du cinéma muet, interprétera la trame du film réalisé par l’ukrainien Alexandre Dovjenko  La Terre (1930) le 15; L’Orchestre Nouvelle Génération forme un cercle Autour de Chopin avec Matt Herskowitz au piano le 25; le 28, ce sont les fondateurs du festival, Irina et Jean-Fabien qui forment le Montréal Piano Duo et se dédie pour cette saison ″ à un répertoire slave pour deux pianos, baigné d’influences jazz : depuis la Suite pour orchestre jazz de Chostakovitch à la brillantissime Suite Jazz du compositeur ukrainien Alexandre Tsafsman, en passant par les charmants arrangements d’Igor Tsygankov″ peut-on lire sur le programme; et finalement le 1er juin, Olivier Thouin, violon, André Moisan, clarinette, et Jean Saulnier au piano, viennent nous raconter L’histoire du Soldat.

À la guerre comme à la guerre, on a tous droit à un moment de répit, aussi bref soit-il. Alors! Pourquoi ne pas mettre un peu de caractères slaves – suaves dans votre printemps ?

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A propos de l'auteur

Musicien-Gestionnaire, Gestionnaire-Musicien, selon les besoins.

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