20e anniversaire : Une voix indispensable depuis 20 ans

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Lecteurs, sachez-le : comme chacune de ses éditions, le magazine que vous tenez entre les mains est le fruit d’un petit miracle réalisé par une équipe très restreinte. Depuis vingt ans, alors que de nombreuses publications ont malheureusement fermé leurs portes ou sont passées en mode numérique, La Scena Musicale a maintenu le cap, malgré les difficultés bien connues que traversent l’ensemble des médias imprimés, qu’il s’agisse des nouvelles habitudes des lecteurs ou de la baisse des revenus publicitaires, entre autres.

Chacun de ces numéros a été le produit des efforts de véritables passionnés, une bande d’entêtés qui ne comptent pas leur temps et persévèrent pour que le monde de la musique classique au Québec ait son magazine. Je salue ici le travail dévoué de mon collègue Wah Keung Chan, fondateur de cette revue, qui a fait d’innombrables sacrifices pour mener à bien son entreprise, ainsi que le travail des collaborateurs de la première heure : Lucie Renaud, Marc Chénard, Réjean Beaucage et tous les autres.

J’ai commencé à collaborer à La Scena Musicale en 2010. Pour une journaliste indépendante comme moi, habituée à travailler pour des quotidiens, l’écriture au sein d’un magazine m’a donné une occasion unique d’approfondir des sujets et de brosser des portraits d’artistes plus fouillés. Au fil des ans, j’ai signé bon nombre des textes de couverture de la Scena, ce qui m’a permis de rencontrer de jeunes artistes passionnants qui ne méritaient rien de moins qu’une première page : Jean-Willy Kunz, Stéphane Tétreault, Dina Gilbert, pour n’en nommer que quelques-uns.

Je me souviens encore de la fébrilité entourant la médaille d’argent de Charles Richard-Hamelin au Concours Chopin, en octobre 2015. Alors que notre date de tombée pour le numéro de novembre était déjà passée, nous n’avions pas le choix : il fallait que le premier pianiste canadien à remporter un honneur aussi prestigieux fasse la une ! Après avoir suivi attentivement les différentes épreuves de ce concours palpitant diffusées en ligne, ce fut évidemment un grand plaisir pour moi de rédiger cet article. J’avais eu l’occasion de parler à Charles Richard-Hamelin plusieurs fois pendant la tenue du concours et j’étais ravie de pouvoir aborder le sujet plus en détail dans le cadre d’un long article.

Parmi mes meilleurs souvenirs, je peux aussi mentionner une entrevue récente, réalisée avec l’excentrique organiste américain Cameron Carpenter, qui a fait l’objet de notre couverture de février dernier. Au départ, son agent avait prévu que nous pourrions discuter pendant quinze minutes, mais l’impétueux musicien, très volubile, s’est lancé dans de passionnantes explications sur sa philosophie de la vie d’organiste et sur l’avenir de son instrument pendant plus d’une demi-heure. Je buvais ses paroles, heureuse d’entendre un tel iconoclaste de vive voix. Certes, Cameron Carpenter n’a jamais fait l’unanimité dans le monde musical, et ne la fera jamais, mais au-delà de ses tenues vestimentaires extravagantes, il demeure un véritable virtuose et un surdoué. Son discours à contre-courant mérite d’être entendu. À vrai dire, tous les artistes à qui La Scena Musicale donne la parole dans ses pages ont quelque chose d’important à dire. De plus, ceux d’entre eux qui amorcent leur vie professionnelle ont besoin de tribunes médiatiques pour se faire connaître. À l’heure où les journaux, la radio et la télévision abandonnement graduellement la couverture de la musique classique, la survie de notre magazine est plus cruciale qu’elle ne l’a jamais été. Je souhaite donc à La Scena Musicale une longue vie et la prospérité qu’elle mérite pour de nombreuses années.

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