Critique de disque : Retro Americana/Vintage Americana

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Retro Americana/Vintage Americana

Christina Petrowska Quilico, piano – Navona Records NV6384

★★★☆☆

Cette année, la pianiste canadienne Christina Petrowska Quilico, aux multiples enregistrements, fait paraître deux nouveaux albums consacrés à la musique en Amérique, dans plusieurs genres. D’où leurs titres : Retro Americana et Vintage Americana.

Le premier album s’ouvre sur une atmosphère angoissante où tout semble désarticulé. La seconde pièce nous plonge plutôt dans une course précipitée que rien n’arrête. Le piano file comme vers l’infini. Retour ensuite à une ambiance plus calme, mais aussi plus épeurante, avec quelques traits mélodiques plus affirmés que dans les pièces précédentes. C’est ainsi que d’un morceau à l’autre de l’album Retro, le caractère musical change du jour à la nuit, de l’introspection à la folie. Ces premières compositions sont signées Henry Cowell. 

À la septième pièce, Winsboro Cotton Mill Blues de Frederic Rzewski, on arrive enfin à quelque chose de plus long en durée, quelque chose qui vient aussi chercher d’autres influences que la musique contemporaine pure et dure de Cowell. On retrouve un peu de Gershwin et de l’ambiance des cabarets américains. C’est d’ailleurs une suite pour piano de Gershwin qui occupe la suite de l’album, et ce, pour sa majeure partie. L’auditeur retrouve une musique plus charmante, plus sensuelle et moins aride que les précédents morceaux.

Une autre suite du compositeur Bill Westcott, plus contemporaine, prend le relais. Elle est suivie d’autres pièces de Meredith Monk et Art Tatum qui concluent ce premier album.

Avec Vintage, deuxième volet de cet hommage à des compositeurs américains, Christina Petrowska Quilico en propose cinq autres. Frederic Rzewski, déjà présent sur l’album précédent, revient au programme avec The Turtle and the Crane. Même introduction obstinée sur une même note répétée à l’infini, même attrait de modernité attrayante. Une œuvre en quatre mouvements intitulée Apparitions de Lowell Liebermann ouvre ce second album. Elle est animée par une certaine angoisse, non sans rappeler les premières pièces de Retro, mais demeure néanmoins accessible pour un auditoire non initié à la musique contemporaine. Les Fantasy Pieces de David del Tredici ainsi que trois morceaux de trois compositeurs différents (David Jaeger, Mario Davidovsky et Paul Huebner) complètent la sélection.

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