Critique de disque | Jacques Hétu, Two Orchestras, One Symphony

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Two Orchestras, One Symphony

Jacques Hétu, compositeur; Orchestre du Centre national des Arts du Canada, Orchestre symphonique de Québec, Toronto Mendelssohn Choir; Alexander Shelley, chef

Analekta, 2024

La cinquième et dernière symphonie de Jacques Hétu se voit offrir un tout nouvel enregistrement paru chez Analekta, fruit de la collaboration exceptionnelle entre le CNA, l’OSQ et le TMC. Deux orchestres, comme l’indique le titre de l’album, et trois villes représentées : Ottawa, Québec et Toronto.

Cette œuvre fait figure de référence dans le paysage contemporain. Son succès doit beaucoup à l’ultime mouvement avec chœur écrit sur les mots du poème de Paul Éluard Liberté. Ici, la texture orchestrale dédoublée offre un son exceptionnellement riche, notamment du côté des cordes et des cuivres. Des fragments de thèmes répétés à la trompette préfigurent déjà le célèbre finale.

Si le choix d’associer un chœur à l’orchestre rappelle inévitablement Beethoven, le récit en musique des conditions de vie effroyables durant la Seconde Guerre mondiale fait davantage penser à Chostakovitch. Dans le deuxième mouvement, Invasion, les lignes chromatiques et les changements de rythmes, en plus de la magnitude de deux orchestres, contribuent à générer cet état de tension permanente.

Avec le troisième mouvement, on passe de la terreur à l’horreur de la guerre. La répétition de motifs dissonants, jumelés aux vibrantes percussions, illustre parfaitement l’angoisse dans laquelle est plongé le pays sous l’Occupation.

Dans le finale, tous les pupitres du chœur, même les plus aigus, apportent un grand soin aux paroles de Liberté. Il n’est presque pas besoin d’avoir recours au livret, ce qui en dit long sur la qualité de la prestation. Les flûtes, la clarinette et le hautbois ressortent aussi particulièrement bien de l’ensemble orchestral. Bref, une fin en force et en beauté qui ne manquera pas de laisser une impression durable.

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