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L’automne 2025 s’annonce riche pour les musiques nouvelles et contemporaines dans l’ensemble du Québec. La rentrée se dessine comme un paysage pluriel où se croisent institutions établies, collectifs novateurs et festivals spécialisés.
Le Vivier : un automne synonyme de densité et d’intensité
Ensemble Paramirabo. Photo : Brenden Friesen
Fidèle à sa mission de rassembler les forces vives de la création musicale, Le Vivier ouvre la saison avec une série de concerts audacieux qui concentrent, en l’espace d’un mois, un véritable condensé de l’expérimentation contemporaine. Le 16 septembre, l’ensemble Paramirabo donne le coup d’envoi avec Bad Trip, concert électroacoustique axé sur l’œuvre de Fausto Romitelli, à la fois hypnotique et vertigineuse. Deux jours plus tard, les saxophones de Quasar s’unissent au Trio Zukan pour une Chambre d’écoute où l’on invite le public à se plonger dans le son comme dans une matière mouvante, avec notamment des œuvres de Miguel Matamoro et Émilie Girard-Charest.

Gabo Champagne
Le mois d’octobre s’ouvre sur un souffle collectif généreux. Gabo Champagne présente Yvern, avec le Treffpunkt Saxophone Quartet. Cette rencontre inattendue entre voix et cuivres est une réflexion sur la manière dont l’hiver a façonné l’identité québécoise. Le lendemain, le compositeur Raven Chacon, le Quatuor Bozzini, l’ensemble E27 et le collectif Oktoecho seront réunis dans une soirée à la croisée des esthétiques et des traditions avec des compositions de Chacon, Tanya Tagaq et Katia Makdissi-Warren. Ce foisonnement se prolonge avec la venue du batteur légendaire Andrew Cyrille, s’alliant au quintette à anches 5ilience, qui rappellera combien l’improvisation et la pulsation sont constitutives de l’avant-garde musicale.
D’autres explorations prendront le relais : Audrey Lauro, Tour de Bras et SuperMusique conjuguent souffles, cordes et gestes improvisés pour brouiller les frontières entre écrit et spontanéité. Le pianiste britannique Joseph Houston livre ensuite son projet Quietly Rising, traversée introspective mettant en lumière une nouvelle génération d’interprètes attentifs à la poésie du son.
Puis, le 15 octobre, le compositeur Roozbeh Tabandeh collabore avec Chants libres et Paramirabo pour interroger les rapports entre voix et électronique, dans un dialogue entre tradition et modernité. Enfin, le Quatuor Bozzini célèbre ses vingt-cinq années d’existence le 18 octobre, suivi d’un Composer’s Kitchen le lendemain, où l’on pourra observer les coulisses de la création. Cette concentration de propositions illustre parfaitement le rôle du Vivier : offrir un espace de visibilité et de rencontre, où chaque concert ouvre une porte sur de nouveaux imaginaires. www.levivier.ca
La Salle Bourgie : raffinement et ouverture

Kent Monkman
Au Musée des beaux-arts de Montréal, la Salle Bourgie poursuit son engagement en faveur de la musique contemporaine, dans un dialogue constant avec l’histoire et les arts visuels. Le 24 septembre, la saison contemporaine s’ouvre sur Les veilleuses, création de Simon Renaud et Romain Camiolo qui associe musique et danse dans une atmosphère intimiste où le geste chorégraphique répond au souffle des instruments.
Quelques jours plus tard, le 30 septembre, c’est l’artiste Kent Monkman qui s’invite à travers des extraits de son nouvel opéra The Miss Chief Cycle. Connu pour ses œuvres plastiques interrogeant l’histoire coloniale et l’identité autochtone, Monkman transpose ici ses préoccupations dans le domaine musical, offrant un moment rare où art visuel et opéra se rencontrent, sur une musique de Dustin Peters.
Roomful of Teeth. Photo : Cecilia Poupon
L’automne se poursuit en novembre avec l’OSM et Ravel immortel, présentant une œuvre peu souvent entendue, Le tombeau de Ravel de Rudolf Escher, ainsi qu’une création de Caroline Lizotte.
Le 2 décembre, la Salle Bourgie accueille l’ensemble vocal américain Roomful of Teeth. Mélangeant techniques traditionnelles du chant diphonique, explorations expérimentales et rigueur polyphonique, il propose une expérience rare qui ouvre l’écoute à de nouvelles dimensions corporelles et sonores. La Salle Bourgie confirme ainsi sa vocation de tisser des liens entre tradition et modernité, entre les arts visuels et la musique, dans un cadre architectural qui dialogue avec l’histoire. www.mbam.qc.ca
Akousma : l’expérience immersive de l’électroacoustique
Du 29 au 31 octobre, Akousma revient occuper l’Usine C avec sa 21ᵉ édition. Entièrement consacré aux musiques électroacoustiques, mixtes et numériques, Akousma met en valeur un orchestre de haut-parleurs enveloppant le public dans une immersion totale. Au programme, des compositeurs et compositrices d’ici et d’ailleurs, réaffirmant la réputation de Montréal comme capitale mondiale de la création électroacoustique. Une occasion unique de vivre la musique comme une véritable expérience sensorielle et spatiale. www.akousma.ca
Codes d’accès
Même si Codes d’accès n’a pas encore dévoilé sa programmation, l’organisme reste un incontournable de la relève en musique contemporaine. Fondé en 1985 par et pour de jeunes compositeurs et compositrices, Codes d’accès porte une vision claire : ouvrir un espace de création et d’émancipation pour les artistes émergents. www.codesdacces.org
SMCQ
La SMCQ annoncera la programmation de son 60e anniversaire au mois de septembre. Il y a fort à parier que celle-ci sera riche et fournie ! www.smcq.qc.ca
Cette rentrée en musiques actuelles et contemporaines est le reflet d’une vitalité, d’une effervescence et d’une volonté partagée de faire entendre la musique comme un art vivant, multiple et nécessaire. Montréal et le Québec s’y affirment, une fois encore, comme des lieux où la musique contemporaine ne cesse de se réinventer et de se partager, offrant au public un automne et un hiver riches de découvertes, d’émotions et d’aventures sonores.
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