Orchestre philharmonique du Québec : Entre proximité et accessibilité

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L’Orchestre philharmonique du Québec, fondé en 1986 sur la Rive-Sud de Montréal, réunit aujourd’hui plus de cinquante musiciens professionnels au service d’une mission de démocratisation de la musique classique en Montérégie et au-delà. Dirigé depuis 2019 par le violoniste Alexandre Da Costa, l’ensemble a adopté une approche innovante en présentant un nouveau visage de la musique classique qui fait rimer accessibilité et proximité. L’OPQ célèbre cette année sa 40ᵉ saison avec une programmation audacieuse mêlant œuvres classiques et créations contemporaines, se déployant dans une large partie du sud du Québec.

Alexandre Da Costa et l’Orchestre Philharmonique du Québec

Longueuil, Boucherville, Saint-Hyacinthe, Saint-Jean-sur-Richelieu, Montréal : le ton est donné pour cette nouvelle saison de l’Orchestre philharmonique du Québec. « Nous sommes arrivés au moment où il faut définir précisément ce qu’on veut construire avec cet orchestre, précise son directeur musical. Pour commencer, nous souhaitons affirmer notre présence à travers la Montérégie : nous sommes l’orchestre des gens de la Montérégie. » Le public pourra découvrir une série de concerts classiques, jeunesse ou hybrides mettant en lumière les musiciennes et musiciens de l’Orchestre.

« Le concert Boléro est un hommage au Pays basque à travers le prisme de Ravel. Il se disait lui-même d’abord Basque, ensuite Français. On ressent beaucoup cet héritage dans la musique de Ravel, mais les gens connaissent finalement peu la musique basque. C’est pour cela que nous avons donné une telle orientation à notre concert », précise Da Costa, d’ailleurs en direct de Saint-Sébastien, au Pays basque, au moment de l’entrevue. Dans ce concert haut en couleur, en rythmes et en accents, on découvrira le txistu, flûte basque traditionnelle jouée en complément d’un petit tambour, entre les mains du virtuose Garikoitz Mendizabal. Le pianiste basque Josu Okiñena interprétera quant à lui un répertoire jamais entendu au Canada du compositeur de la même région, Jesús Guridi. Et bien entendu, des chefs-d’œuvre de Ravel, dont le célèbre Boléro que Da Costa dirigera pour la première fois avec l’OPQ.

Alexandre Da Costa

Alexandre Da Costa

« Notre mission est d’apporter la musique classique au grand public. Or, c’est de la jeunesse que tout part. Si l’on veut plus tard des générations d’amateurs de musique classique, il faut approcher les jeunes en leur présentant cette musique dans un contexte léger et agréable. » C’est ainsi qu’Alexandre Da Costa et l’OPQ ont inclus plusieurs projets jeunesse dans leur programmation : Mozart et ses ami.e.s, Musiques de film et le Concert du printemps permettront aux plus jeunes de s’initier à cette musique par le biais d’histoires qui démystifient la vie des compositeurs, les familles d’instruments, le pouvoir de la musique dans le cinéma, tout en permettant aux jeunes mélomanes d’apprécier la magie de l’orchestre en étant situés tout près de l’hémicycle.

À l’occasion des fêtes, le public pourra vivre un moment de grâce lors d’un concert en version symphonique de la chanteuse Jeanick Fournier, qui a bouleversé tout le Canada lors de l’émission Canada’s Got Talent, qu’elle a remportée en 2022. « Lorsque j’ai rencontré Jeanick, j’ai été impressionné par sa puissance vocale, mais également par la manière dont elle vit la musique. Elle est extrêmement généreuse et authentique quand elle chante. C’est une qualité rare et c’est donc un grand bonheur de partager la scène avec elle et les musiciens de l’Orchestre pour cette occasion. »

Symbole universel de fraternité, d’humanisme et de liberté, la Symphonie no 9 de Beethoven a joué un rôle clé lors de nombreux moments d’union et de réconciliation dans le monde. C’est dans cet esprit que Da Costa et l’OPQ présentent une version actualisée inédite dont le 4e mouvement sera chanté sur un texte français de Louis-Philippe Hébert portant sur la liberté, la paix, la diversité et l’inclusion. « De Ludwig à Charlebois est mon projet chouchou. Nous allons présenter la Neuvième symphonie de Beethoven dans une version de chambre réduite à 18 musiciens. Malgré cela, l’émotion reste la même, le message est intact. De plus, le texte du 4e mouvement nous parle de la paix avec un œil plus actuel et une sincérité assumée, car il y a encore du chemin à faire pour arriver à cet idéal souhaité par Beethoven et par chacun de nous. »

« Nous avons hâte de voir la réponse du public de la Montérégie. En espérant que, dans les années futures, nous prendrons de l’expansion. Nous avons des musiciens virtuoses : récemment, 20 nouveaux jeunes ont pourvu des postes vacants. Aussi, c’est un orchestre avec beaucoup d’énergie qui a beaucoup à offrir au public de la région. » Espérons qu’il sera au rendez-vous pour voir l’OPQ souffler ses 40 bougies. D’ailleurs, l’Orchestre réserve à son public une surprise de taille en revisitant de grands succès des années 1980 qui l’ont vu naître, de Eye of the Tiger à On va s’aimer en passant par Thriller. Décidément, cette saison de l’Orchestre philharmonique du Québec s’annonce inspirante, ressourçante et décoiffante !

Retrouvez L’Orchestre philharmonique du Québec sur www.philharmonique.quebec.

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A propos de l'auteur

Benjamin Goron est écrivain, musicologue et critique musical. Titulaire d’un baccalauréat en littérature et d’une maîtrise en musicologie de l’Université Paris-Sorbonne, il a collaboré à plusieurs périodiques et radios en tant que chercheur et critique musical (L’Éducation musicale, Camuz, Radio Ville-Marie, SortiesJazzNights, L'Opéra). Depuis août 2018, il est rédacteur adjoint de La Scena Musicale. Pianiste et trompettiste de formation, il allie musique et littérature dans une double mission de créateur et de passeur de mémoire.

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