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À la nuit tombée, dans l’obscurité enveloppante d’une église montréalaise, les ombres s’allongent et l’air se charge de mystère. C’est dans cette atmosphère d’Halloween entre inquiétude et fascination que se déploie Fantômes et sorcières, le nouveau conte musical de la compagnie La Nef. Dès les premiers accords, le spectateur est invité à plonger dans un univers fantastique où se croisent loups-garous, sorcières, feux follets et esprits errants – un voyage à la frontière du réel et du surnaturel bercé par la tradition orale québécoise.
« À l’origine du spectacle, il y a une invitation de la Maison de la culture Maisonneuve qui souhaitait qu’on mette en valeur le grand orgue Casavant de l’église du Très-Saint-Nom-de-Jésus. Ainsi, l’orgue joue un rôle central dans le spectacle », explique Seán Dagher, directeur musical du projet. Celui-ci accepte le défi avec enthousiasme, puisant dans cet instrument monumental des résonances qui font vibrer le corps autant que l’imaginaire. Aux côtés de Francis Désilets, auteur, conteur et chanteur, l’équipe artistique prend vie : Kate Bevan-Baker au violon, Jean-Sébastien LeBlanc aux clarinettes, Ben Grossman à la vielle à roue et aux percussions, Amanda Keesmaat au violoncelle et Christophe Gauthier à l’orgue.
Le spectacle s’appuie fortement sur le pouvoir évocateur du conte, des histoires de meuniers qui ne croient ni à Dieu ni au diable jusqu’aux jeunes femmes accusées de sorcellerie, fuyant la nuit pour rejoindre le sabbat sur l’île d’Orléans. Ici, les chansons de la tradition orale québécoise se mêlent à un répertoire baroque échevelé à l’orgue et à des accompagnements sonores aux allures d’épouvante. Mais l’audace ne s’arrête pas là : « Dans le conte, il y a un leitmotiv associé à un personnage lorsqu’il apparaît. Je vais travailler à composer une fugue dont le thème est ce leitmotiv, en collaboration avec Christophe Gauthier », précise Seán Dagher. Car le joueur de cistre aime impliquer les artistes dans le processus créatif : chacun devient partie prenante et ajoute à loisir son grain de sel dans le bouillon final.
Ce spectacle est donc bien plus qu’une prestation : c’est une célébration du patrimoine culturel québécois, de ses récits intimement liés à la nature, au mystère et au surnaturel, le tout dans une acoustique généreuse. Assister à Fantômes et sorcières, c’est accepter de se laisser porter, de frissonner, mais aussi reconnaître l’importance de ces spectacles vivants qui nous relient à nos racines et à notre imaginaire. De quoi ressortir non seulement avec des images de sorcières dans la nuit, mais surtout un sentiment renouvelé de fierté culturelle et artistique.
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