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Poursuivant sans relâche ses activités depuis sa fondation en 1999, la maison de disque indépendante Effendi Records offre aux mélomanes un imposant catalogue d’enregistrements qui témoigne, année après année, de l’effervescence de la scène jazz montréalaise. La cuvée 2017 présente un étonnant assortiment d’albums qui sauront ravir tant les puristes que les auditeurs en quête d’expériences musicales nouvelles. Voici donc quelques suggestions d’albums à ne pas manquer.
Emie R. Roussel Trio
Intersections
Effendi Records FND148
Forts du succès de leur album Quantum paru en 2015, les musiciens du Emie R. Roussel Trio entament la même année une série de concerts qui les mènent aux quatre coins du globe. Armés donc d’une inspiration renouvelée, la pianiste Emie R. Roussel, le bassiste Nicolas Bédard et le batteur Dominic Cloutier ont lancé en septembre dernier un quatrième opus intitulé Intersections. Pour l’occasion, trois invités se greffent au trio, la chanteuse Malika Tirolien, le bassiste Norman Lachapelle et le trompettiste Lex French, chacun d’eux intervenant dans un morceau spécialement écrit pour eux. La limpidité du doigté de Roussel ainsi que le jeu à la fois lyrique et groovy de la section rythmique constituent un heureux mélange à travers lequel des influences soul, pop et classique se font sentir.
John Roney et Tevet Sela
The River
Effendi Records FND149
Fruit du travail collaboratif de Tevet Sela, saxophoniste alto de nationalité israélienne, et du pianiste John Roney, le projet The River est né d’une volonté partagée de créer une musique libre des contraintes formelles associées à l’instrumentation traditionnelle du jazz. L’absence de section rythmique octroie aux musiciens une grande latitude de jeu et confère aux pièces une temporalité fluide, laissant libre cours à d’émouvantes envolées mélodiques. C’est justement là que réside la réussite de l’entreprise : le duo parvient à créer au fil d’une dizaine de morceaux un univers musical hétéroclite où l’influence classique de Roney se marie harmonieusement aux couleurs moyen-orientales du jeu de Sela. Si le pianiste parvient généralement à bien installer les assises rythmiques et harmoniques, certaines pièces (Waterfall, par exemple) semblent parfois manquer de vigueur et gagneraient à être interprétées aux côtés d’une section rythmique.
Janis Steprans Quintet
Ajivtal
Effendi Records FND145
Le vétéran saxophoniste Janis Steprans livre avec l’album Ajivtal une expérience musicale introspective et enivrante. Inspiré par les mélodies russes et juives traditionnelles du pays de ses ancêtres, la Lettonie, Steprans endisque ici neuf morceaux qui constituent en quelque sorte une synthèse de ses diverses influences. Entouré de musiciens chevronnés comme Gabriel Hamel (guitare), Geoff Lapp (piano), Adrian Vedady (contrebasse), André White ou Kenton Mail (batterie dans les deux cas, le second au shaker sur une pièce), Steprans démontre son savoir-faire aux saxophones alto, ténor et soprano ainsi qu’à la clarinette, livrant sur cette dernière une interprétation sentie de That Old Devil Called Love, seul standard de l’album. Le langage musical de Steprans est tout à fait orthodoxe – les apports de Parker et de Coltrane sont apparents – mais celui-ci contribue autant au climat musical raffiné que les influences lettones.
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