This page is also available in / Cette page est également disponible en: English (Anglais)
La soprano Nadine Benjamin n’aurait jamais pu prédire qu’elle aurait une carrière de chanteuse d’opéra. Elle est née à Brixton, un quartier défavorisé de Londres, où sa mère célibataire l’a élevée avec son frère et sa sœur.
Ses premières expériences musicales sont à l’église, en chantant avec sa famille. « Nous étions tous dotés de bonnes voix », se souvient Benjamin. Sa mère était musicienne reggae à temps partiel et son père DJ.
À l’âge de 16 ans, Benjamin abandonne l’école régulière et se joint au Youth Training Scheme, un programme de formation en milieu de travail pour les personnes âgées de 16 ou 17 ans. Elle est placée dans un emploi dans le monde de la finance à Londres, où elle gravit rapidement les échelons en devenant un atout important pour l’entreprise.
En même temps, elle chante dans des concerts locaux de jazz et de soul. Elle était la chanteuse principale d’un ensemble de jazz appelé Solar Plexus. Un jour, elle décide d’essayer quelque chose de nouveau et auditionne pour le chœur dans une production de Carmen Jones au Royal Festival Hall.
Initiative audacieuse pour quelqu’un qui connaissait à peine l’opéra. Tout ce que Benjamin avait, c’était une voix agréable et de bons souvenirs d’un professeur au secondaire lui jouant l’air de la Reine de la nuit de La Flûte enchantée de Mozart. « Tu sais, un jour, tu pourrais chanter comme ça », lui avait-on dit.
Benjamin est choisie et d’autres engagements suivent. Elle est embauchée pour chanter dans une production de Porgy and Bess de Gershwin dans laquelle elle a un bref solo.
Son succès présente un nouveau dilemme. Elle ne peut pas continuer d’accepter de nouveaux contrats et garder son travail quotidien exigeant. Décidant de suivre son nouveau rêve, Benjamin a une conversation sérieuse avec ses employeurs. Ils acceptent de lui donner un congé de trois mois.
Revenir n’était cependant pas une option. Benjamin établit rapidement un plan d’affaires et envoie de nombreuses lettres à des philanthropes qui pourraient croire en son talent. Assez vite, elle trouve une femme, qui préfère garder l’anonymat, qui l’aide avec une bourse couvrant certains de ses cours et frais d’audition.
Présentement, Nadine Benjamin est en tournée avec l’English Touring Opera (ETO) et y interprète la Comtesse dans une production en langue anglaise du Mariage de Figaro de Mozart. « Nous partons en tournée et nous nous produisons dans différents lieux comme Cambridge et Perth, dit-elle […] L’ETO est un groupe très diversifié et la compagnie estime qu’il est important de rendre l’opéra accessible. Elle veille à ce que les gens qui n’auraient normalement pas accès à l’opéra puissent en profiter. »
Premier CD
En plus de tous ses engagements, Benjamin prépare son premier CD, Women in Prayer, qui sortira en mai. « Je suis très emballée, parce que tous les musiciens de l’orchestre sont des anciens de la Royal Opera House qui ont entre 29 et 84 ans. Certains y sont depuis 40 ans ! »
« Le chef d’orchestre est Kamal Khan. J’ai choisi le titre du CD, qui est inspiré par le fait que presque tous les personnages féminins de l’opéra chantent sur l’amour ou sont en prière. »
Traduction par Mélissa Brien
This page is also available in / Cette page est également disponible en: English (Anglais)