Critique CD | Moongate (Autoproduit, 2023)

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Moongate
Victor Anastacio, guitare; Philippe Charbonneau, basse; Colleen Leslie, flûte
Autoproduit, 2023

Moongate, le premier album du compositeur et guitariste acoustique Victor Anastacio, est un joyau caché.

Au premier abord, l’œuvre semble d’une simplicité trompeuse. La pièce-titre Moongate ainsi qu’Amethyst Sky et Northern Lights sont faciles à digérer : légères et paisibles, elles mettent l’accent sur le jeu entre les mélodies sautillantes de la flûte de Leslie et le doigté d’Anastacio. L’interprétation plus staccato de Gathering Wind insuffle de l’énergie à l’album avant que les notes lentes et profondes de la basse de Charbonneau étouffent les deux instruments aigus pendant quelques compositions, créant une expérience plus mélancolique.

Les chansons ne varient pas beaucoup en intensité, mais cela joue en faveur d’Anastacio. L’album est serein et doux, et introduit lentement l’auditeur dans un paysage sonore fantastique. Anastacio garde les morceaux suffisamment distincts pour qu’ils soient mémorables individuellement, principalement en créant un équilibre minutieux entre les trois instruments : la basse et la flûte se taisent de manière interchangeable, ce qui lui permet de mettre en valeur sa flexibilité tonale ou de montrer ses grandes capacités de soliste, comme c’est le cas dans Watercourse. Cela ajoute des couches de complexité à l’album, qui mérite d’être revisité plusieurs fois.

Traduction par Andréanne Venne

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