Société Pro Musica : Maurizio Baglini et le piano symphonique

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Le pianiste italien Maurizio Baglini fera ses débuts à Montréal en récital à la Société Pro Musica le dimanche 12 mai 2024. « C’est la première fois que je vais jouer au Canada, donc je vois ce début comme quelque chose d’important », souligne l’artiste, vainqueur du Monte-Carlo Piano Masters à l’âge de 24 ans et vétéran d’une riche carrière internationale.

Baglini présentera un programme insolite, la transcription de la Neuvième symphonie de Ludwig van Beethoven par Franz Liszt. L’œuvre rarement entendue en concert a joué un rôle charnière dans la carrière de Baglini. En 2008, Radio France invita le pianiste à jouer la transcription dans l’auditorium du Musée D’Orsay à Paris. Avec un préavis de moins de deux mois, Baglini releva le défi herculéen d’apprendre les 96 pages de la partition de Liszt par cœur.

« J’ai un souvenir plein d’adrénaline de mon acceptation de cette invitation, dit-il. Ce fut un moment crucial de mon développement humain et artistique », notamment en raison du nombre d’engagements qui ont pris leur essor et du début de sa collaboration avec le catalogue Universal de la maison de disques Decca.

Durant plus d’une heure, la transcription de la 9e de Beethoven par Liszt est « une intervention intellectuelle, émotionnelle, presque philosophique, non seulement matérielle. Ce n’est pas une réduction, mais une ré-élaboration des thèmes de la part de Franz Liszt », explique Baglini. La transcription est un genre qui passionne le pianiste italien depuis des décennies, notamment en raison de l’innovation qu’elle propose. Dérivée d’une œuvre orchestrale, une bonne transcription « peut donner une option différente à l’interprète. Il faut la considérer comme la 9e symphonie de Franz Liszt » et non une transposition littéraire de l’originale de Beethoven, dit Baglini.

Sur une période de plus de trente ans, Liszt entreprit de transcrire toutes les symphonies de Beethoven. Bien que la Symphonie no 9 ait subi d’autres arrangements pour piano, Baglini préfère la version que le virtuose hongrois termina vers 1864, soit 40 ans après la création de la symphonie le 7 mai 1824 à Vienne.

Baglini interprétera cette œuvre magistrale sur un piano Steinway à la salle Pierre-Mercure du Centre Pierre Péladeau. « Je suis quelqu’un de très curieux, dit-il. J’aime jouer, essayer, découvrir et comparer le plus grand nombre possible de pianos. » En tournée, l’interprète devrait idéalement pouvoir choisir son instrument, tout en étant capable de s’adapter à celui-ci « pour développer sa propre créativité », conclut Baglini. Événement unique à suivre pour tous les amateurs de piano à Montréal !