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Le mercredi 20 mars à 19 h 30, La Nef présente une soirée de musique médiévale autour de l’amour courtois à la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours.
En hommage à l’art de la monodie, mélodie vocale composée sans accompagnement, le programme est composé d’œuvres dans la tradition des poètes-compositeurs du XIe au XIVe siècle, du premier troubadour, Guillaume IX d’Aquitaine, au dernier des trouvères, Guillaume de Machaut, en passant par Adam de la Halle et Jehan de Lescurel.
Les œuvres présentées proviennent d’une époque où la notation musicale européenne était en plein essor. En raison de leur ancienneté, plusieurs éléments du programme se trouvent entre les faits et la conjecture. L’interprétation s’appuie sur l’expertise de trois chanteurs-instrumentistes spécialistes de musique ancienne, l’alto et baryton Jean-François Daignault, le ténor Kerry Bursey, et le baryton et multi-instrumentiste Pierre-Alexandre Saint-Yves.
« Dans la grande majorité des cas, on se limite au répertoire auquel sont attachées de la musique et des mélodies existantes. Cependant, dans le cas du tout premier troubadour, il va falloir aller un peu dans la conjecture », explique Jean-François Daignault. Dans le répertoire interprété, le lien entre la poésie et la musique est complexe. « Les troubadours étaient considérés comme des poètes d’abord et avant tout. Est-ce qu’ils interprétaient tous la musique et les textes qu’ils avaient écrits ? On n’est pas certain », ajoute le contre-ténor.
Dans certains cas, les mélodies associées au texte sont peut-être issues d’une collaboration entre poètes et compositeurs. Pour réaliser les monodies notées, les trois musiciens se partageront les rôles de chanteurs et d’accompagnateurs selon les préférences et les forces de chacun. « Parfois, l’un des interprètes sera davantage chanteur, accompagné par les deux autres, et parfois le chanteur s’accompagnera lui-même. Il y aura aussi des moments d’improvisation, surtout lorsque l’accompagnement est inconnu. Nous déciderons de tout cela en collégialité pendant nos répétitions, un aspect que j’apprécie dans la musique ancienne, en particulier la musique médiévale », précise Daignault.
Les poèmes seront chantés en langue d’oïl et en langue occitane, provenant du nord et du sud de la France actuelle, respectivement. Mieux connu en raison de l’importante production de vin dans la région du Languedoc, l’occitan sonne à première écoute comme un mélange d’italien, d’espagnol et de français, dit Daignault. Toujours dans la quête d’authenticité et de spécificité, les musiciens s’appuient sur une pratique de recherche-création, étudiant les travaux d’érudits et se fiant à leur savoir-faire fort de plusieurs décennies d’expérience.
« La diction sera une de nos préoccupations principales. Nous utiliserons tous nos outils de chanteur et de déclamateur pour projeter au mieux la musique, la clarté du texte, l’intention et l’amour que nous avons pour cette magnifique musique, en espérant toucher un public nombreux », conclut Daignault. Une soirée musicale exceptionnelle à ne pas manquer.
La Nef, Ars amoris. Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours, 20 mars 2024, 19 h 30.
www.la-nef.com, www.ensembleparamirabo.com, www.kerrybursey.com, www.empreintevague.ca
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