Critique CD | Nikolai Medtner: Les trois dernières sonates pour piano (Atma Classique, 2024)

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Nikolai Medtner : Les trois dernières sonates pour piano
Benjamin Bertin, piano
Atma Classique, 2024

Le pianiste canadien Benjamin Bertin présente un album dédié à Nikolai Medtner consacré aux trois dernières sonates du compositeur. L’excellente qualité de l’enregistrement, du piano et de l’édition contribue à la grande qualité artistique globale de cet album paru chez ATMA Classique.

Le jeu raffiné de Bertin reflète son solide pedigree pianistique. L’équilibre délicat créé par son style élégant et sa compréhension indéniable du romantisme russe mériterait l’apport supplémentaire d’une prise de risque dans les moments culminants, ce qui ne ferait qu’améliorer le jeu de ce pianiste accompli. Bertin est à cheval sur les éléments dionysiaques et apolliniens de la musique de Medtner. Étant donné sa maîtrise de ces concepts d’interprétation, le choix de l’un ou de l’autre n’est plus qu’une question de goût et d’esthétique.

Le premier mouvement de la Sonata romantica en si bémol mineur, op. 53, no 1 de Medtner s’ouvre sur un jeu sensible, expressif, délicat et nuancé. La musique est obsédante, avec des éclats de lumière intercalés dans une mer de ténèbres et de désespoir. Bertin utilise une variété de touches pour capter l’anxiété, différencier les textures et créer des couches sonores finement assemblées. Pianiste techniquement compétent, il possède l’imagination et la sensibilité poétique nécessaires pour rendre pleinement justice au caractère sinistre de l’œuvre de Medtner.

La deuxième sonate de l’opus 53, Sonata minacciosa en fa mineur, est en un seul mouvement. Bertin exploite la gamme des couleurs harmoniques et exécute les passages pittoresques avec le talent d’un virtuose et le goût d’un artiste intelligent. La dernière sonate, Sonate-Idylle en sol majeur, op. 56, s’ouvre sur un mouvement pastoral de type baroque, que Bertin interprète avec clarté, attention aux effets colorés et sensibilité. Le deuxième mouvement commence sans prétention avant d’évoluer vers une poésie musicale des plus saisissantes.

L’album se termine sur la transcription par Boris Shatskes de la chanson de Medtner sur le poème d’Alexandre Pouchkine, Quand les roses se fanent, op. 36, no 3. Cet album est une contribution précieuse au catalogue d’enregistrements de Medtner et un début remarquable.

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