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Schumann: The Three Violin Sonatas
Andrew Wan, violon, Charles Richard-Hamelin, piano
Analekta, 2022
Après l’album primé contenant les sonates de Beethoven, le violon solo de l’Orchestre symphonique de Montréal et le lauréat du deuxième prix du concours Chopin de Varsovie se consacrent aux sonates de Schumann.
L’équilibre entre les deux musiciens est grand. La difficulté de la musique de Schumann est de rendre justice à un esprit souvent tourmenté sans pour autant tomber dans une sonorité inappropriée. Wan et Richard-Hamelin réussissent à merveille ce travail d’équilibre, qui représente au fond le problème de toute l’esthétique schumannienne, suspendue entre action et pensée, sentiment et raison : Eusebius et Florestan.
La Sonate en la mineur sans numéro d’opus est bien interprétée dans le ton dramatique qui lui est propre − tantôt passionné, comme dans les premier et quatrième mouvements, tantôt lyrique et franc, comme dans l’Intermezzo.
Le son de Wan se fait extrêmement expressif, sans rien d’exagéré. De son côté, Richard-Hamelin parvient impeccablement à s’insérer sinueusement dans les plis typiques de l’écriture schumannienne, prenant parfois le relais avec une impulsion pertinente. On retrouve dans les deux parties une certaine légèreté volante qui est une autre des caractéristiques fondatrices de l’atmosphère schumannienne.
Il convient de souligner le troisième mouvement de la Sonate en ré mineur, op. 121. Schumann demande « leise, einfach » − tranquille et simple. Au milieu de tant de bouleversements spirituels et psychologiques, le pizzicato de Wan et la douceur de Richard-Hamelin apportent un moment de détente et de calme à l’âme ébranlée de l’auditeur. Un très bel enregistrement.
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