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Tandis que l’Australie brûle, que les villes italiennes sont étouffées par le smog et que certaines régions du Canada jouissent d’un dégel inhabituel pour la saison, j’écoute la Symphonie pastorale de Ralph Vaughan Williams, une complainte nostalgique du rythme de vie des années précédant la Grande Guerre. Le compositeur, qui dans sa quarantaine avait été conducteur d’ambulance sur les lignes de front en France, en avait vu trop là-bas pour envisager un retour à l’ancien mode de vie. Ce constat n’a fait qu’alourdir ses regrets. La Symphonie no 3 est une élégie pour les anciens paysages de collines et de broussailles, pour l’art et l’artisanat, pour les plaisirs simples à la lueur d’une chandelle. Un nouvel enregistrement de Martyn Brabbins et de l’Orchestre symphonique de la BBC pousse un peu trop la complainte, mais cela peut être un reflet de l’état d’urgence climatique actuel. Cette symphonie est plus pertinente que jamais.
La Symphonie no 4, datant du début des années 1930, est du Sibelius sous un autre nom. Sombre et monochrome, la musique contemple un abîme quelconque et laisse peu de place à l’espoir jusqu’au finale vaguement désinvolte et parfois sinistre. Bien qu’elles soient de qualité, ces interprétations ont moins de cohésion que les enregistrements historiques d’Adrian Boult (3) et de Dimitri Mitropoulos (4). Un compositeur réticent comme Vaughan Williams a besoin d’une solide force de persuasion, de secousses soudaines et de moments inattendus. Ces versions sont un tantinet trop polies, mais tout de même impressionnantes.
NL
Traduction par Andréanne Venne
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