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Deutsche Grammophon4
Les enregistrements de ces concertos commencent avec le compositeur lui-même et se poursuivent avec Vladimir Horowitz, que Rachmaninov a reconnu comme meilleur interprète. La référence des temps modernes était jusque-là l’enregistrement de Vladimir Ashkenazy avec André Previn sur Decca, un effort de concentration et un défi partagé que peu d’autres ont réussi dans cette série.
J’ai le sentiment que Daniil Trifonov et Yannick Nézet-Séguin ont établi ici la référence pour le prochain quart de siècle. Remarquables dans leur enregistrement précédent des deuxième et quatrième concertos, ils livrent une interprétation du Concerto no 1 qui met en lumière ses difficultés et ses hésitations, allégeant également sa morbidité endémique avec de petites touches habiles et quelques phrases magnifiquement jouées par les vents de l’Orchestre de Philadelphie. Si le Concerto no 3 m’épate un peu moins, c’est seulement parce que le premier place la barre si haut et que la concurrence – Argerich, Gilels, Richter, Hough – est très féroce. Trifonov tient son bout, mais il échoue l’étape ultime de la possession. Peut-être atténue-t-il trop l’ambiance vacillante de l’œuvre, peut-être le chef est-il un tantinet prosaïque. On a tellement l’habitude d’être convaincus par Trifonov qu’il est rassurant de le voir mortel. Dans dix ans, il donnera une interprétation très différente de l’œuvre.
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Traduction par Andréanne Venne
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