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Performance4
Comme Bertolt Brecht et Hanns Eisler, et avec une réticence égale, Paul Dessau a quitté l’Amérique maccarthyste à la fin des années 1940 pour s’installer dans la République démocratique allemande austère et oppressive. Les trois hommes ont payé cher le fait d’avoir vécu dans l’Occident capitaliste. Dessau, le moins célèbre, a été attaqué par des inquisiteurs du parti et forcé à écrire des hymnes de propagande dans le style attendu du réalisme socialiste.
Aux États-Unis, il avait été réduit à travailler dans un élevage de poulets avant que Brecht l’emmène à Hollywood, l’aidant à trouver des contrats comme compositeur pour le cinéma tout en utilisant son insécurité par rapport à Eisler dans un jeu sadique qui s’est poursuivi après leur retour en Allemagne de l’Est. Dessau a trouvé refuge dans l’enseignement aux jeunes enfants et dans la composition de musique de chambre. Après sa mort en 1979, puis l’effondrement de la RDA, la plupart de ses œuvres ont sombré dans l’oubli.
Cet album fascinant regorge de joyaux méconnus, dont une suite pour piano sur des thèmes religieux juifs, écrite pour une communauté américaine en 1946, et des variations pour clarinette et piano sur « un air folklorique américain », qui est en fait I Had a Little Nut Tree. À faire pâlir de jalousie Aaron Copland.
Il y a une suite merveilleusement vaporeuse pour et piano, ainsi qu’un premier concertino pour violon, flûte, clarinette et cor, qui mettent tous deux en lumière la vitalité et l’originalité pétillantes de Dessau. Nous devrions entendre beaucoup plus de musique venant de ce compositeur.
Ce récital, superbement livré par l’Ensemble Avantgarde de Leipzig, est un avant-goût alléchant. Je compte Dessau parmi mes découvertes de confinement et j’irai fouiller ensuite du côté de ses opéras.
NL
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