L’Hebdo Lebrecht | Ysaye, Busoni, Brahms: violin concertos (Avie, Chandos)

0
Advertisement / Publicité

This page is also available in / Cette page est également disponible en: English (Anglais)

60%
60%
  • Avie
    3
  • Chandos
    3
  • User Ratings (0 Votes)
    0

Écrire un concerto pour violon n’est pas chose aisée. Il suffit de penser à Beethoven, qui n’a composé qu’un seul concerto et en a fait une véritable guerre entre le soliste et l’orchestre. D’autres compositeurs de l’ère romantique en ont pris bonne note et n’ont jamais tenté d’écrire un deuxième concerto – ou, s’ils l’ont tenté, n’y sont jamais parvenus. Mendelssohn, Brahms, Tchaïkovski, Dvořák, Sibelius, Elgar ont mis tout ce qu’ils avaient à dire dans un concerto pour violon. Le stock de concertos est donc resté réduit, et ce n’est pas faute d’avoir essayé. Tous les mois, un violoniste ambitieux tire de l’oubli une partition perdue, dans l’espoir d’augmenter l’offre.

Le Belge Eugène Ysaÿe (1858-1931), violoniste légendaire, a fait deux premières tentatives : un Poème pour violon et orchestre et un véritable concerto pour violon. Ces deux œuvres ont été exhumées par le virtuose français Philippe Graffin et enregistrées avec le Royal Liverpool Philharmonic Orchestra.

Les résultats sont agréables, mais sans plus. Après quelques minutes d’énumération de thèmes de Mendelssohn et de Brahms, les œuvres s’égarent dans un no man’s land où l’auditeur ne peut déceler ni but ni personnalité. Il n’y a rien qui cloche dans ces partitions, si ce n’est un manque d’urgence. C’est peut-être pour cela qu’Ysaÿe a laissé d’autres mains les terminer.

Ferruccio Busoni (1866-1924), puissant pianiste et intellectuel, était un compositeur notable d’œuvres orchestrales. Mais lorsqu’il tenta d’écrire un concerto pour violon dans la même tonalité de ré majeur que Brahms, il tomba tête première dans le piège de l’imitation. Son argumentation est séduisante et le test instrumental considérable. Il y a même un air populaire anglais dans le premier mouvement. Mais à peine le morceau commence-t-il à couler que l’ombre de Brahms s’abat sur la main de Busoni qui bat en retraite. Francesca Dego joue magnifiquement pendant 23 minutes, avec l’Orchestre symphonique de la BBC dirigé par Dalia Stasevska. Ils enchaînent avec le concerto de Brahms qui, même dans une interprétation peu caractérisée, éclipse tout ce qui a précédé.

This page is also available in / Cette page est également disponible en: English (Anglais)

Partager:

A propos de l'auteur

Norman Lebrecht is a prolific writer on music and cultural affairs. His blog, Slipped Disc, is one of the most popular sites for cultural news. He presents The Lebrecht Interview on BBC Radio 3 and is a contributor to several publications, including the Wall Street Journal and The Standpoint. Visit every Friday for his weekly CD review // Norman Lebrecht est un rédacteur prolifique couvrant les événements musicaux et Slipped Disc, est un des plus populaires sites de nouvelles culturelles. Il anime The Lebrecht Interview sur la BBC Radio 3 et collabore à plusieurs publications, dont The Wall Street Journal et The Standpoint. Vous pouvez lire ses critiques de disques chaque vendredi.

Les commentaires sont fermés.