L’Hebdo Lebrecht | Stravinski, Petrouchka; Debussy, Jeux et Prélude (Decca)

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Le chef d’orchestre finlandais Klaus Mäkelä, âgé d’à peine 28 ans, est l’artiste le plus en vue du circuit, même s’il n’est pas encore reconnu au-delà du giron de l’orchestre. Mäkelä est actuellement directeur musical à Oslo, Paris et Amsterdam. Il est également (paraît-il) sur le point d’être nommé chef d’orchestre principal à Chicago. Personne ne sait comment il parvient à concilier toutes ces fonctions.

En dehors de la scène, il vient de mettre fin à une relation de six mois avec la pianiste Yuja Wang. La paire doit donner ensemble des concerts au cours des trois prochaines années. Cela pourrait s’avérer délicat quand viendra le temps d’établir un contact visuel. Oubliez ce qu’on raconte à la radio : musique classique et romance ne font pas bon ménage.

La grande question est de savoir ce que le longiligne Finlandais apporte à l’entreprise. Sa musicalité est souple et flexible et il semble avoir acquis les compétences transactionnelles nécessaires pour faire passer un orchestre avec lui à travers le feu. Ses interprétations, cependant, sont incohérentes, peu originales et parfois superficielles. Une série de symphonies de Sibelius à Oslo a frôlé l’anonymat. Un Sacre du printemps de Stravinski à Paris n’a eu droit qu’aux bourgeons du succès.

Ici, Mäkelä et Paris interprètent Petrouchka avec des résultats saisissants. Les détails sont diaboliques et la sauvagerie du Sacre est plus forte que ce que j’ai jamais entendu dans cette partition. Les bois de Paris jouent avec une précision à couper le souffle et le pianiste Bertrand Chamayou intervient avec une espièglerie tout simplement irrésistible. Petrouchka brille de mille feux.

Deux pièces de Debussy sont moins remarquables. Le poème dansé Jeux décolle à peine et le Prélude à l’après-midi d’un faune n’est pas tant rêveur que résolument soporifique. L’orchestre français peut, bien sûr, jouer ces morceaux les yeux fermés. Mais ce n’est pas ce qu’on attend d’un enregistrement sur disque. Ce chef devrait réserver la sieste pour ses voyages en avion.

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A propos de l'auteur

Norman Lebrecht is a prolific writer on music and cultural affairs. His blog, Slipped Disc, is one of the most popular sites for cultural news. He presents The Lebrecht Interview on BBC Radio 3 and is a contributor to several publications, including the Wall Street Journal and The Standpoint. Visit every Friday for his weekly CD review // Norman Lebrecht est un rédacteur prolifique couvrant les événements musicaux et Slipped Disc, est un des plus populaires sites de nouvelles culturelles. Il anime The Lebrecht Interview sur la BBC Radio 3 et collabore à plusieurs publications, dont The Wall Street Journal et The Standpoint. Vous pouvez lire ses critiques de disques chaque vendredi.

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