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La cinquième symphonie du compositeur anglais, tout comme la septième de Dmitri Chostakovitch, a marqué un tournant musical dans la Seconde Guerre mondiale. Toutes deux exhalent la confiance dans la victoire finale du bien sur le mal, offrant un élan stratégique à la confiance des Alliés dans les années critiques de 1942-1943. La symphonie de Chostakovitch a eu un impact universel; Vaughan Williams a eu une importance essentiellement britannique.
Cinq ans se sont écoulés avant qu’il produise une autre symphonie et le changement de ton est extrême. Écrivant dans les privations de l’austérité de l’après-guerre, quand la nourriture et le chauffage manquaient à l’appel, le compositeur national a poussé les cuivres de son orchestre à tous les excès connus, avant de conclure par un épilogue d’une morosité sans précédent. À 75 ans, il craignait peut-être que cela devienne son épitaphe, mais il n’était pas un artiste qui édulcorait la réalité ou proposait des placebos.
VW a présenté les choses telles qu’elles étaient. La sixième symphonie, quand elle est bien exécutée, est aussi bouleversante que n’importe quelle œuvre de la même époque.
Deux enregistrements sont arrivés simultanément, à un demi-siècle d’intervalle, mais provenant du même orchestre, la BBC Symphony. Le plus récent, dirigé par Martin Brabbins, trahit dans le phrasé de son deuxième mouvement une familiarité avec les dernières œuvres de Chostakovitch, insufflant au sol anglais le labeur et les larmes russes. C’est intrigant, généralement convaincant et brutalement bien joué par les cuivres et les percussions.
Il semble presque injuste de l’entendre à côté d’une interprétation aux Proms de 1972, nouvellement parue, de sir Adrian Boult, qui en avait donné la première sous le regard inébranlable du compositeur en avril 1948. Boult ne s’appuie sur aucune référence extérieure. Il n’y a rien de soviétique dans la deuxième musique ou de jazzé dans la troisième. Il s’agit d’une marque anglaise organique, enracinée dans le sol, la lutte et la résilience flegmatique. Un nouveau livret, de Nigel Simeone, détaille le développement symbiotique de cette interprétation. Vaughan Williams pensait que Boult était trop rapide lors de la première, mais il a ensuite accéléré sa propre marque de métronome dans la partition publiée. Il y a eu 200 représentations en deux ans, plus que pour toute symphonie anglaise depuis celle d’Elgar. Boult a donné des premières nationales à Paris et à Rome. Son concert de 1972 est plus rapide que la version de Brabbins et pourtant plus mesuré et assuré dans sa maîtrise. Brabbis ajoute à sa belle interprétation une excellente huitième symphonie. Boult livre une cinquième magistrale. Il me faut avoir les deux.
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