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Les compositeurs ont appris à ne pas se frotter à Beethoven. Moins de variations ont été écrites sur des thèmes de Beethoven que sur l’œuvre de n’importe quel autre maître. Les réformateurs, comme Mahler, qui ont cherché à moderniser son instrumentation en ont saigné du nez. Le récent achèvement numérisé d’une prétendue dixième symphonie de Beethoven était une mauvaise blague d’IA.
L’Australien Brett Dean a dû prendre son courage à deux mains pour créer un nouveau concerto pour piano à partir de fragments du Concerto Empereur, d’autant plus que ledit concerto est joué juste avant dans le même programme. Dean, ancien altiste de l’Orchestre philharmonique de Berlin, sait créer des recettes orchestrales qui sonnent à la fois fraîches et familières. Il sait exactement ce qu’il fait. Si A Winter’s Journey s’enfonce dans la grisaille, il insère un joli fragment de L’empereur et l’auditoire est ravi.
L’œuvre de Dean, d’une durée de 27 minutes et composée de trois mouvements, contient plus de notes que Beethoven n’en avait besoin, mais les pianos se sont améliorés depuis son époque, et les pianistes aussi. Jonathan Biss joue A Winter’s Journey avec une dextérité époustouflante et un plaisir évident. L’Orchestre symphonique de la radio suédoise se maintient à peu près dans les limites de la sécurité sonore. David Afkham dirige. J’ai écouté l’œuvre de Dean trois fois et je reste neutre, incapable de prédire son avenir. L’interprétation suédoise du Concerto Empereur est résolument décevante.
Traduction par Andréanne Venne
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