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ICA Records4
À la fin des temps, tous les enregistrements jamais réalisés seront rassemblés et envoyés au ciel pour être entendus de tous. Et tandis que le char s’élèvera, une voix s’écrira : « Je viens d’en trouver d’autres dans les archives d’une radio. »
La maison ICA Classics, fondée par l’agent d’artistes Stephen Wright, a parcouru les archives de la BBC à la recherche de concerts des années 1960 à 1980 qui ont été enregistrés, mais n’ont jamais paru. Le dernier coffret contient 20 disques de surprises à couper le souffle, et je n’utilise pas ce terme à la légère.
Si vous n’avez pas envie d’entendre Sviatoslav Richter jouer des sonates de Schubert dans un Royal Festival Hall empli des sons les plus chauds que j’aie connus, si cette bribe d’information ne vous donne pas des palpitations et ne vous donne pas envie de redevenir jeune, alors vous vous êtes probablement égaré dans la mauvaise partie du métavers et vous avez besoin de reformuler votre recherche. Richter, aussi unique soit-il, n’a jamais sonné aussi extraordinaire.
Mais ce n’est pas tout. Carlo Maria Giulini dirige le War Requiem de Britten au Royal Albert Hall, le compositeur dirigeant l’orchestre de chambre secondaire et une soprano polonaise du nom de Stefania Woytowicz qui nous glace le sang plus que n’importe quel tireur d’élite. Vous voudrez peut-être laisser de côté Arturo Benedetti Michelangeli dans le concerto de Grieg − une incongruité produite dans une cantine de la BBC –, mais Pierre Boulez dirigeant Clifford Curzon dans le concerto « Empereur » de Beethoven ? Voilà un objet de collection.
Je ne vais pas réciter un catalogue de contenu. Ce coffret est une gigantesque assiette de délices qui ne s’encombre pas de notes explicatives ou de pochettes et qui livre la musique dans un son prénumérique d’une clarté surprenante. Ouvrir le coffret, c’est comme tomber par une trappe dans un monde perdu où le grand violoncelliste français Paul Tortelier joue Elgar, le vénéré Rudolf Kempe dirige Tippett et Berg et l’énorme John Ogdon réduit les deux concertos de Liszt en bâtons d’allumettes. Ai-je mentionné Serkin et Szell dans Beethoven ? Et la Septième de Mahler par Klaus Tennstedt en 1980 au Festival d’Édimbourg ? Des heures d’un passé inouï. À ne pas manquer.
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