L’Hebdo Lebrecht | Joseph Haydn : Symphonies 93-95 (Naxos)

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Les 12 symphonies que Haydn a composées lors de ses séjours à Londres en 1791-92 et 1794-95 appartiennent à un monde déjà révolu. Mozart, mort peu après le premier départ de Vienne de Haydn, a orienté ses symphonies vers un territoire tonal plus sombre et dangereux. Beethoven, à qui Haydn a enseigné à son retour, était prêt à sauter dans un nouveau siècle d’effervescence révolutionnaire. Les symphonies londoniennes de Haydn appartiennent principalement à une époque décadente d’amusements domestiques dans de nobles propriétés de campagne.

À certains égards, cependant, Haydn a été transformé par Londres. Au début de la soixantaine, il a été traité pour la première fois de sa vie comme un invité d’honneur et non comme un domestique, a découvert le sexe sans culpabilité avec quelques veuves joyeuses et a fait du shopping en ville pour des œuvres d’art et des chaussures. Les trois premières symphonies, d’une durée d’environ vingt minutes et assez rapides, sont manifestement conçues pour un amusement innocent. Tous les orchestres ne sont pas à la hauteur de la légèreté ou de la vitesse. Il faut un chef d’origine hongroise pour faire passer toutes les subtilités.

Les enregistrements révolutionnaires d’Antal Dorati avec le Philharmonia Hungarica chez Decca dans les années 1960 ont suscité une avalanche de réactions hostiles de la part du mouvement des instruments d’époque, dont les interprétations étaient généralement plus plates et plus ternes. Adam Fischer revient ici aux fondements avec l’Orchestre de chambre danois, en optant pour des variantes extrêmes de vitesse et de dynamique, dans un accent magyar qui privilégie la première note d’une phrase. Cela ressemble beaucoup à ce que Haydn voulait, des symphonies courtes pour restaurer une âme fatiguée après une longue journée de négoce. La Symphonie no 94 « La surprise » est d’une efficacité rafraîchissante. L’équilibre du son de Copenhague nous donne un peu plus de percussions que nécessaire, mais c’est un chichi personnel. Dans l’ensemble, il s’agit d’une évocation admirable des derniers moments paisibles du monde avant que Napoléon le bouleverse.

Traduction par Andréanne Venne

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A propos de l'auteur

Norman Lebrecht is a prolific writer on music and cultural affairs. His blog, Slipped Disc, is one of the most popular sites for cultural news. He presents The Lebrecht Interview on BBC Radio 3 and is a contributor to several publications, including the Wall Street Journal and The Standpoint. Visit every Friday for his weekly CD review // Norman Lebrecht est un rédacteur prolifique couvrant les événements musicaux et Slipped Disc, est un des plus populaires sites de nouvelles culturelles. Il anime The Lebrecht Interview sur la BBC Radio 3 et collabore à plusieurs publications, dont The Wall Street Journal et The Standpoint. Vous pouvez lire ses critiques de disques chaque vendredi.

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