L’Hebdo Lebrecht | Gabriel Fauré : Violin concerto (Naxos), Complete piano works (Calliope)

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Fauré est le compositeur français que le monde a le plus de mal à détester. Alors que Debussy est synonyme de crème pâtissière pour certains et Ravel d’une sorte de moutarde piquante, leur confrère aîné portait une moustache blanche touffue et a écrit Au clair de la lune. Que demander de mieux ?

La réputation de Fauré n’a guère changé depuis sa mort, il y a 100 ans cette semaine. Fauré est admiré en tant qu’approvisionneur de musique de salon pour les Proustiens, en tant que compositeur du requiem le plus imité, en tant qu’organiste de l’église élitiste de la Madeleine à Paris et en tant que directeur réformateur du vieux Conservatoire. Si l’on enlève l’accent français, on pourrait le confondre, dans la pénombre, avec Edward Elgar.

Deux nouvelles parutions présentent certains des travaux de Fauré. Un mouvement inédit d’un concerto pour violon qu’il a écrit à l’âge de 30 ans a survécu. Il commence agréablement par un prélude orchestral et ne va nulle part de précis pendant le quart d’heure qui suit. Fauré écrira plus tard une fabuleuse sonate pour violon ; rien ici ne laisse présager sa maîtrise. Le soliste Pierre Fouchenneret fait de grands efforts de persuasion et le National Symphony Orchestra d’Irlande fournit un accompagnement compétent sous la direction de Jean-Luc Tingaud.

Les meilleurs morceaux de cet album Naxos sont le prélude de l’opéra raté de Fauré, Pénélope, et une orchestration de sa suite Dolly pour enfants dociles. Tout cela est assez agréable.

Un excès de Fauré m’incite à rechercher les aspérités de Ravel, voire de Boulez. Le coffret de 4 disques de Laurent Wagschall consacré à la musique pour piano seul de Fauré doit être pris à dose homéopathique. Entre ce qui ressemble à de nombreux exercices pédagogiques, ceux marqués « nocturne » et « barcarolle » apparaissent comme grégaires et séduisants. Fauré, mari volage, passait rarement la soirée chez lui et entretenait une maîtresse dans un appartement voisin. La musique pour piano, comme son style de vie, appartient à une autre époque. Pas si sympathique que cela, finalement.

Traduction par A. Venne

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A propos de l'auteur

Norman Lebrecht is a prolific writer on music and cultural affairs. His blog, Slipped Disc, is one of the most popular sites for cultural news. He presents The Lebrecht Interview on BBC Radio 3 and is a contributor to several publications, including the Wall Street Journal and The Standpoint. Visit every Friday for his weekly CD review // Norman Lebrecht est un rédacteur prolifique couvrant les événements musicaux et Slipped Disc, est un des plus populaires sites de nouvelles culturelles. Il anime The Lebrecht Interview sur la BBC Radio 3 et collabore à plusieurs publications, dont The Wall Street Journal et The Standpoint. Vous pouvez lire ses critiques de disques chaque vendredi.

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