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Kaleidos4
Lorsqu’on me demande d’examiner les compositions d’un musicologue vivant, j’ai tendance à prendre le train de nuit pour quitter la ville et à ne pas m’approcher de la fenêtre avant le lever du jour. Au cours des deux dernières décennies, la musicologie a dégénéré en guerres de factions, une faction américaine allant jusqu’à soutenir qu’il n’est pas nécessaire de lire la musique pour obtenir un doctorat en musicologie.
Krzysztof Meyer n’est cependant pas un musicologue ordinaire. Principale autorité en Europe de l’Est sur la vie et l’œuvre de Dmitri Chostakovitch, il ne mâche pas ses mots à propos de l’oppression de Chostakovitch par l’État communiste, une attitude qui l’a rendu moins populaire parmi les irréductibles soviétiques. Meyer a enseigné pendant 20 ans à Cologne et vit maintenant en Allemagne de l’Ouest. Il aura 80 ans cette année.
Cette sonate pour violoncelle et piano est la première musique de ce compositeur que j’ai entendue et j’ai été rapidement attiré par son mélange incomparable de lyrisme, de combativité et d’une attitude polonaise indubitable dans le geste et le phrasé. Il vous entraîne dans ce qui semble être un bosquet atonal, pour ensuite s’en dégager avec un tour de poignet et une résolution originale.
Cette musique est fascinante à bien des égards et, lorsqu’elle est associée à la sonate pour violoncelle opus 40 de Chostakovitch, elle est irrésistible. Sur un seul et même disque, on peut entendre à la fois le compositeur et le commentateur. Que demander de mieux ?
Les superbes interprètes sont Joanna Sachryn et Paul Rivinius, passionnés et immaculés.
NL
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