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Sony2
Ayant envie d’une dose de Brahms, je suis tombé sur une nouvelle édition de son double concerto pour violon et violoncelle, écrit en 1887 et la dernière partition qu’il ait composée pour orchestre, dix ans avant sa mort. Le concerto était une offrande conciliante à son ami de toujours Joseph Joachim. Il faisait suite à une amère dispute concernant le divorce du violoniste et de sa femme Amélie, dans laquelle Brahms était soupçonné d’avoir pris le parti d’Amélie. Joachim l’avait accusée, à tort, d’infidélité avec un éditeur. Lorsque Robert Hausmann, membre du quatuor à cordes de Joachim, demanda si Brahms pouvait lui écrire un concerto pour violoncelle, le compositeur conçut l’œuvre avec des parties égales pour violoncelle et violon, une manière de démontrer que les vieux ego pouvaient encore s’entendre. Joachim fut apaisé par la nouvelle œuvre et tous vécurent heureux jusqu’à la fin des temps − sauf Amelie, qui fut traînée dans la boue après 21 ans de mariage et six enfants. Elle est remontée sur scène et interpréta pour la première fois des chansons de Brahms et de Mahler. Le concerto n’a pas connu un succès immédiat, les admirateurs de Brahms le qualifiant de cérébral et son amie Clara Schumann de glacial. On comprend mal ces critiques à l’écoute des textures richement tissées du mouvement central, apogée du système de chauffage brahmsien, ainsi que du dialogue délicatement constitué entre les deux solistes. Le dernier enregistrement est celui d’Anne-Sophie Mutter et de son protégé, le violoncelliste espagnol Pablo Ferrández; l’orchestre est le Philharmonique tchèque dirigé par Manfred Honeck, ami de Mutter. Rien n’a été laissé au hasard, et pourtant Mutter est étrangement absente des procédures. Jamais timide, elle a un son légèrement en retrait et une expression réticente, se laissant submerger par le violoncelliste et les Tchèques sans contrainte. Le producteur du disque n’a-t-il pas sourcillé, ou Sony a-t-il été trop intimidé par la célébrité de son invitée ? Quoi qu’il en soit, la prestation est déséquilibrée. Il n’offre guère de concurrence à Heifetz et Piatigorsky (1961), Milstein et Piatigorsky (1951), Oistrakh et Rostropovich (1970) ou Gidon Kremer avec Mischa Maisky en 1984. Le complément de ce disque est un trio peu connu de Clara Schumann, agréable, mais peu imposant.
Lorsque Robert Hausmann, membre du quatuor à cordes de Joachim, demanda si Brahms pouvait lui écrire un concerto pour violoncelle, le compositeur conçut l’œuvre avec des parties égales pour violoncelle et violon, une manière de démontrer que les vieux ego pouvaient encore s’entendre. Joachim fut apaisé par la nouvelle œuvre et tous vécurent heureux jusqu’à la fin des temps − sauf Amelie, qui fut traînée dans la boue après 21 ans de mariage et six enfants. Elle est remontée sur scène et interpréta pour la première fois des chansons de Brahms et de Mahler.
Le concerto n’a pas connu un succès immédiat, les admirateurs de Brahms le qualifiant de cérébral et son amie Clara Schumann de glacial. On comprend mal ces critiques à l’écoute des textures richement tissées du mouvement central, apogée du système de chauffage brahmsien, ainsi que du dialogue délicatement constitué entre les deux solistes.
Le dernier enregistrement est celui d’Anne-Sophie Mutter et de son protégé, le violoncelliste espagnol Pablo Ferrández; l’orchestre est le Philharmonique tchèque dirigé par Manfred Honeck, ami de Mutter. Rien n’a été laissé au hasard, et pourtant Mutter est étrangement absente des procédures. Jamais timide, elle a un son légèrement en retrait et une expression réticente, se laissant submerger par le violoncelliste et les Tchèques sans contrainte. Le producteur du disque n’a-t-il pas sourcillé, ou Sony a-t-il été trop intimidé par la célébrité de son invitée ? Quoi qu’il en soit, la prestation est déséquilibrée.
Il n’offre guère de concurrence à Heifetz et Piatigorsky (1961), Milstein et Piatigorsky (1951), Oistrakh et Rostropovich (1970) ou Gidon Kremer avec Mischa Maisky en 1984. Le complément de ce disque est un trio peu connu de Clara Schumann, agréable, mais peu imposant.
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