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La musique de la Seconde école de Vienne a été condamnée comme étant du bruit dès la première réception. Quel manque d’oreille ! Le plus grand atout de ces œuvres révolutionnaires est leur tranquillité. La saisissante Sonate opus 1, d’Alban Berg, réussit à atteindre une durée de 12 minutes d’introspection sans crise atonale évidente. Berg était le plus lyrique de l’entourage de Schönberg, mais la douceur de cette sonate est sa plus haute vertu. Jamais autant, quoi qu’il en soit, que dans les mains de la pianiste russe Elisabeth Leonskaya, établie à Vienne. La beauté devient encore plus merveilleuse lorsqu’elle est sans commune mesure.
Mozartienne dans l’âme, Leonskaya a plus de mal à trouver le calme dans les Variations pour piano, opus 27, d’Anton von Webern, de 1936. Tout dans Webern est mathématiquement différent. Si vous faites du Sudoku, vous serez aux anges.
Arnold Schönberg, dominant ses disciples, est représenté par deux séries d’aphorismes, opus 11 et 19, et une suite complète, opus 25. Souvent en colère, Schönberg trouve dans son écriture au clavier une beauté tranquille, alliée à une intensité impossible. Si cela semble contradictoire, il suffit d’écouter. L’interprétation de Leonskaya est la plus imposante que j’aie entendue depuis celle de Maurizio Pollini, il y a plusieurs décennies.
Traduction par Andréanne Venne
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