L’Hebdo Lebrecht : Joyce DiDonato : Eden (Erato); Asmik Grigorian : Rachmaninov (Alpha)

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DiDonato, Rating: 4 stars

Grigorian, Rating: 5 stars

 

DiDonato : **** Grigorian : ***** La mezzo-soprano américaine présente un programme d’œuvres destinées à reconnecter l’humanité à la nature. Dans ce programme, sa voix s’est assombrie dans la désolation de la Covid, acquérant une chaleur réconfortante et une présence agréable. Elle nous offre avec son chant une forme de conversation légèrement polémique.

Werke von Mahler, Wagner, Händel u.a. - Joyce DiDonato ...

Sa sélection, accompagnée par l’ensemble Il Pomo D’Oro dirigé par Maxim Emelyanychev, est très variée, d’un air baroque de Marini à une aubade de la compositrice pour films Rachel Portman. La présence de Mahler et de Wagner me laisse un peu perplexe, mais ils ajoutent à la richesse de la recette et je n’aurais pas du tout ergoté à leur sujet si cet excellent disque n’avait pas été suivi du récital d’airs le plus concentré que j’aie entendu depuis une dizaine d’années.

À mille lieues des récitalistes chancelantes de la génération précédente, elle tranche chaque note avec une précision pathologique, enveloppant chaque syllabe d’un émerveillement qui lui est propre.

Asmik Grigorian est une Lituanienne d’origine arménienne qui joue les rôles les plus dramatiques de l’opéra mondial, de Salomé à Jenůfa. Sur scène, elle est électrisante. Il s’agit de son premier disque de récital et je me demandais si elle pouvait offrir le même degré de férocité et de beauté. On découvre rapidement qu’elle est une interprète irrésistiblement intuitive et évocatrice du chant russe. À mille lieues des récitalistes chancelantes de la génération précédente, elle tranche chaque note avec une précision pathologique, enveloppant chaque syllabe d’un émerveillement qui lui est propre.

Il s’agit principalement de chansons d’amour, et Rachmaninov n’est pas très porté sur l’amour, mais Grigorian tire tout le potentiel dramatique et pathétique des mélodies comme seules les plus grandes chanteuses d’opéra savent le faire. Si vous parvenez à garder les yeux secs jusqu’à la quatrième mélodie, Oh, do not grieve, vous avez probablement laissé votre cœur à l’arrêt de bus en revenant du travail. Je m’en servirais comme écran de veille si seulement elle n’était pas si profondément troublante.

Le pianiste russo-lituanien Lukas Geniusas est un partenaire stimulant qui maintient la chanteuse sur une constante lancée de surprise et d’évolution. L’enregistrement a été réalisé il y a dix mois à Paris. Bref, c’est tout simplement un récital de calibre mondial que nous rencontrons trop rarement en ces temps troubles.

NL

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A propos de l'auteur

Norman Lebrecht is a prolific writer on music and cultural affairs. His blog, Slipped Disc, is one of the most popular sites for cultural news. He presents The Lebrecht Interview on BBC Radio 3 and is a contributor to several publications, including the Wall Street Journal and The Standpoint. Visit every Friday for his weekly CD review // Norman Lebrecht est un rédacteur prolifique couvrant les événements musicaux et Slipped Disc, est un des plus populaires sites de nouvelles culturelles. Il anime The Lebrecht Interview sur la BBC Radio 3 et collabore à plusieurs publications, dont The Wall Street Journal et The Standpoint. Vous pouvez lire ses critiques de disques chaque vendredi.

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