Hebdo Lebrecht | Mieczysław Weinberg : 12th Symphony/Dawn (Chandos)

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Dans les dernières années de la vie de Dmitri Chostakovitch, Mieczysław Weinberg a cessé d’écrire des symphonies. Après son 51e anniversaire en 1970, plus rien ne l’animait jusqu’à ce qu’en décembre 1975, quatre mois après la mort de son ami, il entreprenne une symphonie commémorative.

La Symphonie no 12 n’a pas été couronnée de succès. L’influent chef d’orchestre Kirill Kondrachine a rejeté le trop long mouvement d’ouverture et la partition d’une heure n’a été entendue que lorsque Maxime Chostakovitch, fils du dédicataire, a dirigé une émission de la radio soviétique en octobre 1979. Peu après, Maxim s’est enfui à l’Ouest et la symphonie a été laissée à l’abandon.

Ce que nous entendons est une chronique de gratitude et d’ambivalence, une tapisserie de citations de Chostakovitch criblée d’ironies, de contradictions et de regrets. Les premiers moments sont hésitants, comme si Weinberg se demandait s’il était capable de réaliser une autre œuvre de cette envergure. Au fur et à mesure que la confiance grandit, l’indépendance s’affirme. La grandiloquence de Chostakovitch ne manque pas, mais il y a aussi trois contemplations tranquilles de thèmes saisissants, chacune plus sombre et plus belle que la précédente. Un marimba au début du finale est un geste de dérision typique de Chostakovitch − la vie est futile, mais qui s’en soucie ? La fin est délibérément laissée en suspens.

Weinberg et Chostakovitch étaient toujours les premiers à découvrir leurs œuvres respectives. Weinberg a écrit cette symphonie avec la voix rauque de Chostakovitch dans l’oreille, qui le soutient malgré son scepticisme et son autocensure. À la troisième écoute, je trouve de plus en plus de traces d’une relation de soutien mutuel. Il s’agit d’une exhumation vraiment précieuse d’une œuvre méconnue d’une grande importance historique, interprétée de manière éblouissante par le BBC Philharmonic et son chef John Storgards.

Moins j’écris sur le poème symphonique Matin rouge de 1957, mieux c’est. Composé pour le 40e anniversaire de la révolution bolchevique, Matin rouge présente des fragments d’hymnes révolutionnaires qui jouent à attrape qui peut dans l’orchestre sans but évident, si ce n’est de satisfaire l’esprit infantile des idéologues du parti. C’était le genre de chose auxquelles les compositeurs soviétiques devaient se plier pour survivre.

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A propos de l'auteur

Norman Lebrecht is a prolific writer on music and cultural affairs. His blog, Slipped Disc, is one of the most popular sites for cultural news. He presents The Lebrecht Interview on BBC Radio 3 and is a contributor to several publications, including the Wall Street Journal and The Standpoint. Visit every Friday for his weekly CD review // Norman Lebrecht est un rédacteur prolifique couvrant les événements musicaux et Slipped Disc, est un des plus populaires sites de nouvelles culturelles. Il anime The Lebrecht Interview sur la BBC Radio 3 et collabore à plusieurs publications, dont The Wall Street Journal et The Standpoint. Vous pouvez lire ses critiques de disques chaque vendredi.

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