Théâtre Duceppe : le renouveau

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Le comédien et metteur en scène Jean-Simon Traversy assume la codirection du Théâtre Duceppe avec David Laurin depuis 7 ans.

« La compagnie de recherche théâtrale que j’ai dirigée avec David Laurin se penchait sur la dramaturgie étasunienne et la rencontre de l’équipe du Théâtre Duceppe, ancré dans l’américanité, s’est faite de façon organique, commence Jean-Simon Traversy. Les deux compagnies ont le même mandat de raconter des histoires accessibles et d’ouvrir les salles à un large public. »

Le tandem a décuplé la présence de la compagnie Duceppe, multipliant les offres. La série en rappel rallonge la vie d’excellentes productions, qui ont parfois été peu jouées. « Les bons textes ont besoin d’une porte d’entrée pour que tout le monde puisse les entendre et Duceppe est cette grande salle. » Des tarifs avantageux pour les jeunes, des 5 à 7 participent à cet effort de démocratisation.

Un public renouvelé

Quand on assiste à un spectacle chez Duceppe, on remarque maintenant à quel point l’audience s’est diversifiée. « La salle dépend de qui prend la parole – on ne peut pas demander à tout le monde de s’abonner, mais les gens se déplacent pour ce qui leur parle. »

Depuis ses débuts, la compagnie Duceppe a toujours été ancrée dans la société et elle a naturellement ouvert sa programmation à d’autres voix, s’engageant à présenter une diversité de pratiques, d’héritages culturels, de langues et de corps. « La rencontre avec l’autrice innue Naomi Fontaine, pour la pièce Manikanetish, qui a aussi été présentée en tournée, a été remarquable – l’implication des jeunes de sa communauté, qui ont fait les auditions et ont participé au projet, a fait du projet un véritable échange. »

« Nous nous adaptons pour répondre aux besoins des artistes. » Par exemple, pour King Dave, un comité composé de membres des communautés noires a été formé pour favoriser l’acceptabilité du projet; pour Mama, le processus d’audition a été adapté et un laboratoire de création avec des artistes d’ascendance nord-africaine et moyen-orientale a été organisé.

Le codirecteur artistique est aussi enthousiaste à propos de la pièce-fleuve Chimerica. La pièce de Lucy Kirkwood, présentée jusqu’au 17 février, parle d’un photographe américain qui retourne sur la place Tiananmen. « La moitié de la distribution est d’origine chinoise. C’est important de s’assurer que l’histoire n’est pas racontée que par les mêmes personnes. »

« Nous cherchons des rencontres fortes, des gens passionnés qui proposent des projets pleins de sens, comme La suspension consentie de l’incrédulité, une pièce d’Emélie Perreault où l’autrice animatrice et interprète compare la culture à un service essentiel. » David Laurin a été charmé lors du Festival de l’Assomption et la pièce sera présentée en avril dans les coulisses du théâtre, transformées pour l’occasion en un écrin de 80 places. « Composer une saison artistique, c’est être à l’écoute, créer un pont entre un sujet et un artiste. »

www.duceppe.com

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