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Le 2 mai, l’Office National du Film (ONF) soulignera son 80e anniversaire et amorcera le déploiement de ses employés vers son nouveau siège social, au cœur du Quartier des spectacles. Claude Joli-Cœur, président et commissaire à la cinématographie de l’ONF, parle de cette nouvelles étape dans la relation entre la célèbre institution et son public.
L’année 2019 sera faste pour l’Office national du film : installé depuis 1956 chemin Côte-de-Liesse, l’organisme déménagera à l’automne au centre-ville de Montréal, l’inauguration officielle de l’Îlot Balmoral étant prévue pour novembre. De plus, déjà oscarisés, les cinéastes vancouvérois Alison Snowden et David Fine ont reçu fin janvier une quatrième nomination de l’Académie des arts et des sciences du cinéma, pour leur désopilant nouveau court métrage d’animation Animal Behaviour (Zoothérapie), offrant à l’organisme sa 75e nomination aux Oscars.
Oubliez l’immeuble gris sur le bord de l’autoroute : l’architecture de l’Îlot Balmoral se fiche comme une flèche au cœur du centre-ville. Comme le Louvre et sa pyramide qui a fait exploser le nombre de visiteurs, le Guggenheim de Bilbao et l’audacieux musée d’art moderne Remai qui a transformé Saskatoon en destination culturelle, Claude Joli-Cœur prévoit que le nouvel édifice consacré au septième art aura des retombées positives sur le tourisme de la métropole, mais aussi à l’échelle nationale. Joli-Cœur se réjouit d’une plus grande proximité physique avec la population de Montréal et ne voit que des avantages à ce déménagement : « L’ONF est un centre d’échanges et il doit être dans un endroit accessible à tous, au cœur du secteur névralgique de création de la province. » L’ONF saisit ici une occasion formidable d’aller à la rencontre de différents auditoires – d’abord celle des passionnés de musique, qui prennent d’assaut la place des Festivals chaque été. Les amateurs de musique se rapprochent du public cible de l’organisme : « De nombreux films sont soutenus par la musique, il y a des amateurs d’albums de musique de film et nous allons faire en sorte de rapprocher notre programmation régulière de ces intérêts », assure le commissaire à la cinématographie de l’ONF – qui recommande au passage le documentaire sur les musiciens de l’Orchestre national des jeunes du Canada, Le plus haut niveau. La proximité de l’édifice Wilder – Espace danse ouvre la porte à d’autres partenariats : il y aura des effervescences spontanées, des symbioses impulsives, car les cinéastes, les chorégraphes, les danseurs et les musiciens se croiseront dans la rue et ces rencontres fortuites provoqueront des étincelles de création. « Je crois au génie accidentel », lance Joli-Cœur.
Le studio d’animation, un des fers de lance de l’Office national du film, a bien sûr été intégré dans la construction des nouveaux locaux et l’édifice a été construit en fonction des besoins spécifiques du genre. Les caméras d’animation ayant besoin d’une grande marge de plongée, les plafonds des studios sont donc très, très hauts. Un plus : il sera possible de voir travailler les artisans sans les déranger, par des galeries vitrées pensées et conçues par l’ONF. Des artefacts, témoignages du rôle précurseur que l’ONF a toujours joué en animation (l’écran d’épingles !) seront présentés dans l’espace public. « Que le court métrage d’animation Animal Behaviour (Zoothérapie) d’Alison Snowden et David Fine fasse la courte liste des Oscars est le type d’événement que nous voudrions célébrer par une mise en décor particulière. » Alors, en attendant, l’ONF invite toute la population canadienne à célébrer les Oscars en offrant gratuitement la diffusion en continu du film, du 11 au 24 février. Le film raconte une séance de thérapie de groupe pour animaux accablés de problèmes semblables aux nôtres : sourires garantis.
Le documentaire demeure l’autre pilier de l’ONF. Les diffusions en ligne explosent chaque année : 45 623 000 visionnements en ligne comptabilisés pour 2017-2018. Ces chiffres sont bonifiés par tous les grands agrégateurs qui diffusent les contenus de l’ONF : « Cette progression fulgurante est réjouissante, car la démocratisation du film a toujours été l’objectif premier de l’institution. » Le directeur rappelle les robots-boîtes visuelles de la rue Saint-Denis : « Nous avons maintenant 4000 films gratuits qui ne sont pas géolocalisés, offerts au monde entier. » Plusieurs générations de Canadiens ont grandi avec les films de l’ONF, mais avec l’éclatement de l’offre cinématographique ces dernières années, ce lien s’est affaibli. Pour reconquérir le public, il est important de cultiver rapports et rendez-vous avec les écoles : « Nous sommes très actifs dans le domaine de l’application des nouvelles technologies et dans celui de la réalité virtuelle, ce qui est capital pour rejoindre les jeunes de tout le pays. » Les œuvres de réalité virtuelle Rêve (Philippe Lambert) et la performance Draw Me Close (Jordan Tannahill) que l’ONF a coproduite avec le National Theatre de Londres et qui était proposée au Young Vic Theatre fin janvier sont de beaux exemples.
« L’Îlot Balmoral s’annonce comme une incontournable vitrine internationale sur le savoir-faire de l’ONF et un lieu de rassemblement entre créateurs et public. Des milliers de personnes du monde entier contribuent aux films de l’ONF. Se rendre à nos bureaux de Côte-de-Liesse était toujours compliqué. Ils pourront maintenant venir chez nous en métro et réduire leur empreinte écologique », conclut Claude Joli-Cœur.
Visionnez gratuitement Animal Behaviour (Zoothérapie) du 11 au 24 février à www.onf.ca.
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