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Après le choc de la pandémie et les annulations d’urgence, l’incertitude demeure le plus grand adversaire du monde de la danse. Mais s’il reste difficile de planifier à long terme, les diffuseurs font tout pour être au rendez-vous. Jugez plutôt.
Chez Danse Danse
Tout au long du confinement, les passionnés de danse ont trompé leur ennui en découvrant le plaisir des ateliers en ligne. Danse Danse propose donc cinq ateliers virtuels tous publics, animés par des interprètes et communicateurs hors pair, dont Anik Bissonnette, qui donne le départ avec l’apprentissage de la Nelken Line. Caroline Ohrt, codirectrice artistique de Danse Danse, observe : « Mettre en vitrine le travail de 35 jeunes étudiants en danse et permettre au public d’y assister en présentiel ou de participer virtuellement en faisant ses propres lignes est un clin d’œil au chef-d’œuvre Nelken du Tanztheater Wuppertal/Pina Baush, qui a malheureusement été annulé. » Les étudiants de l’École de danse contemporaine de Montréal et l’École supérieure de ballet du Québec offriront en effet leur Nelken Line sur l’esplanade de la Place des Arts, le 27 septembre.
Car des Nelken Line fleurissent à travers le monde et c’est au tour de Montréal de se distinguer. « Nous espérons recevoir le plus possible de vidéos en provenance de ruelles, de maisons ou de parcs, nous allons toutes les compiler », lance Pierre Des Marais, l’autre directeur artistique de Danse Danse. Pour rester dans le même esprit, l’atelier suivant sera donné par Julie Anne Stanzak,
danseuse du Tanztheater Wuppertal/Pina Bausch, le 26 septembre.
Sylvain Émard a l’art de faire bouger les foules. Pour lui, la danse est une fête. Sous l’œil du public installé autour de la scène, comme il l‘était autour du Grand Continental qui a entraîné le chorégraphe sur toute la planète, Rhapsodie amplifie l’énergie, les corps propulsés par une force viscérale. Cet événement-spectacle très attendu, qui souligne le 30e anniversaire de la compagnie Sylvain Émard Danse, met en scène une vingtaine d’interprètes. « La présentation de compagnies à grand déploiement est le noyau de notre mission et il est important que nous la maintenions autant que possible. Le public a besoin de contact humain et des émotions que provoquent les mouvements de masse et nous croyons que, plus que jamais, le corps de chair sera salvateur », avance Caroline Ohrt. À la Cinquième Salle du 10 au 21 nov.
L’accompagnement des artistes est primordial pour le développement de la danse et de la diffusion et Danse Danse en a toujours été le prophète. « De nouveaux partenariats
s’ouvrent aux artistes et la situation actuelle aura permis d’explorer des résidences au Théâtre Maisonneuve, qui sont une denrée rarissime », note Pierre Des Marais. Ainsi, Alexandra ‘Spicey’ Landé puis Andrea Peña seront en résidence au MAC tandis que RUBBERBAND puis Guillaume Côté seront au Théâtre Maisonneuve, histoire de préparer les spectacles de demain. N’oubliez pas les ateliers donnés par les interprètes de Guillaume Côté (14 nov.), Sylvain Émard (21 nov.) et par Hervé Koubi lui-même qui nous amènera un peu de Méditerranée avec son spectacle Odyssey, du 2 au 5 déc. www.dansedanse.ca
À l’agora de la danse
Artiste associé à l’Agora de la danse, le chorégraphe, metteur en scène, interprète et compositeur Jacques Poulin-Denis déchire les murs qui séparent danse, musique et théâtre. Il déploie des personnages pleins de finesse et de contradictions auxquels il donne vie dans des œuvres bénéfiques et saugrenues. Punch Line, c’est la chute d’un gag. Ce titre est un hommage à l’imagination de l’artiste et du spectateur, à leurs volontés de croire à la fiction, de maquiller la réalité pour la rendre plus admissible. Du 13 au 17 oct.
La toujours excellente Catherine Gaudet poursuit sa recherche sur l’ambiguïté comme vecteur de perception et d’évocation et revient avec Se dissoudre. Avec finesse, elle fait émerger du fond des êtres les contrastes, les modulations, la complexité, la simplicité dans tout ce qu’ils contiennent d’avouable et d’obscur. À ne pas manquer. Du 3 au 7 nov.
Les Grands Ballets
Tout au long du confinement, les danseurs ont poursuivi leur entraînement à la maison, en partageant avec le public des classes gratuites et des moments intimes sur les réseaux sociaux des Grands Ballets. « Ces moments ont permis d’entrer en contact avec nos interprètes d’une nouvelle façon et d’apprendre à travers leur quotidien et je crois que leur personnalité et leur humour ont amené beaucoup de joie aux abonnés de nos plates-formes durant cette période difficile », déclare Marc Lalonde, directeur général des Grands Ballets. Cela a permis de faire découvrir différemment la danse et le métier de danseur à un auditoire qui ne s’y intéressait peut-être pas initialement, comme l’a démontré le nombre grandissant d’abonnés sur les réseaux sociaux des Grands Ballets depuis mars.
Ce n’est pas facile pour des artistes dont le travail repose sur le toucher, le mouvement et l’échange de se retrouver à danser à distance les uns des autres, mais les danseurs ont gardé une attitude positive. Cette période a également permis de se recentrer et de laisser place à de nouvelles idées créatives, d’avoir une approche différente face au mouvement, à l’autre. « Je crois que le simple fait de se retrouver en studio après des mois d’absence, de retrouver la danse, ensemble, les a rapprochés – nos existences de danseurs dépendent de celles des autres, nous sommes unis et le serons toujours », lance le directeur artistique des Grands Ballets, Ivan Cavallari. La troupe a recommencé à répéter différentes pièces pour que, lorsque les mesures sanitaires le permettront, elle puisse retrouver rapidement la scène et son public. Il ajoute : « Nous avons hâte de vous retrouver en mars, avec Roméo et Juliette! » www.grandsballets.com
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