Musique, danse, saxophones et solo : Voilà ce que propose Chaleurs, le concert du 26 février dans le cadre du 10e Festival Montréal Nouvelles Musiques (MNM) avec, sur scène les quatre saxos de Quasar, la chorégraphie de Paul-André Fortier, et la musique de Walter Boudreau dans une création originale inspirée d’une première Chaleur en 1985.
Walter Boudreau a composé Chaleur en 1985 en s’inspirant de la chorégraphie de Paul-André Fortier et ses danseurs. Il y avait à l’origine deux parties. La partie A était destinée à un quatuor de saxophones et une chorégraphie de Paul-André Fortier avec plusieurs danseurs en direct sur scène. Une œuvre complexe, très comprimée, presque angoissée, avec des danseurs, qui à l’époque rampaient parfois.
Titrée Chaleurs (50 minutes), cette partie A fera l’objet d’une création complètement nouvelle pour le Xe Festival MNM le 26 février prochain. Quant à la partie B, Boudreau se souvient qu’il s’agissait d’une composition électroacoustique, mais malheureusement, il ne reste aucun document de cette partition.
Une composition oubliée
« Il y a deux ans, le fond d’archives de Concordia qui conserve toutes mes œuvres, a trouvé une partition intéressante écrite en 1985. Je ne m’en souvenais plus. Ils m’en ont fait parvenir le PDF et je suis tombé par terre devant cette composition achevée et vraiment particulière » admet Walter Boudreau. « En effet, le temps passe et il n’est pas toujours facile de retracer la place qu’occupent les œuvres dans mon catalogue. De plus, comme je fais souvent avec les œuvres scéniques, il existait une version concert révisée en 1987. »
« L’ensemble de saxophones Quasar me sollicite depuis plusieurs années pour interpréter Incantation, mais cette composition est toujours en révision. Comme la partition de Chaleur avait été révisée en 1987, une œuvre particulièrement complexe au demeurant, une œuvre de bravoure oserais-je dire, je leur ai proposée. Et le quatuor de saxophonistes a été littéralement fasciné, en proposant de la créer pour le festival MNM. »
Échange de procédés créatifs
Le compositeur a alors contacté Paul-André Fortier : « Pourquoi ne pas écrire une nouvelle chorégraphie originale ! » Les deux compères de 73 ans se sont entendus, convenant d’une chorégraphie solo de Fortier sur la musique de Boudreau. « Cela ressemble un peu au serpent qui se mord la queue, commente le compositeur, mais en fait cette œuvre devient en quelque sorte un vecteur auto-générateur.
En effet, nous nous sommes rappelés qu’en 1985, j’assistais plusieurs fois par semaine aux répétitions chorégraphiques de Paul-André et ses danseurs, et je poursuivais au fur et à mesure la composition originale de Chaleur, afin de traduire les atmosphères que la chorégraphie me proposait. Maintenant, c’est l’inverse. Cette fois-ci, je lui ai envoyé la musique enregistrée de la version 1987 et lui créera sa chorégraphie, en solo cette fois-ci d’une quinzaine de minutes, comme si nous échangions nos procédés créatifs.
Cercle gnostique
Basé sur l’interprétation, la transposition, la lecture intrinsèque du système solaire et des étoiles Chaleur est une des œuvres les plus achevées de mon grand Cercle gnostique bâti sur des multiples de trois puisque, selon moi, notre système solaire dispose de neuf planètes, malgré ce qu’en disent certains astronomes.
Webdiffusion gratuite dans le cadre du Festival Montréal/Nouvelles Musiques 2021. En direct le vendredi 26 février (19h30) accessible sur : http://smcq.qc.ca/smcq/fr/evenement/43255/Chaleurs