This page is also available in / Cette page est également disponible en: English (Anglais)
Dominée qu’elle est par la peur, l’humanité désespère dans la crise qui sévit, ne souhaitant rien d’autre que d’arriver au bout du tunnel. On peut bien se réjouir du supposé « déconfinement », mais le nuage d’incertitude plane toujours sur l’éventualité d’une seconde vague, aux dires des experts.
Parmi les milieux les plus durement touchés, les arts ont été frappés de plein fouet, les activités annulées de toutes parts, tant sur les scènes que dans les musées et salles d’exposition. Leur sort ainsi menacé, les artistes anticipaient le pire, mais les gouvernements sont intervenus d’urgence en instaurant des programmes de soutien destinés aux travailleurs autonomes.
En isolement, la tentation de se morfondre est grande, mais pas tous ont cédé. Plusieurs se sont tournés vers les médias sociaux et plateformes audiovisuelles pour livrer des mini-concerts virtuels, certains moyennant des frais d’accès. Pour faire suite à toutes ces initiatives, pourrait-on alors s’attendre, au moment de la reprise, à une pléthore d’enregistrements intimistes ? La suite nous le dira.
Il n’est pas rare que les praticiens se soient exprimés çà et là sur les impacts directs, mais peu se sont adressés aux plus grands enjeux liés au défi global. Une exception ici est le pianiste danois Niels Lan Doky qui, dans un article paru le 26 avril dernier, partageait un point de vue plus optimiste, parlant plutôt d’une chance offerte que d’un mauvais sort. Il entame sa réflexion en avançant deux perspectives :
1) celle des gens qui, en toute sérénité, ont transformé leurs vies comme moyen de réfléchir sur le monde et de procéder à un changement de paradigme dans un avenir immédiat ;
2) celle des gens qui veulent un retour à la « normale », soit au statu quo d’avant la crise.
Se réclamant de la première tendance, quoiqu’essayant de son mieux de comprendre l’autre (tant bien que mal), il se demande si ces partis-pris sont liés à l’éducation. À ce sujet, il cite deux pays où celle-ci n’est pas un droit, mais un privilège, les États-Unis et le Brésil, de loin les deux nations qui mènent au triste chapitre des personnes atteintes du virus. Il cite alors des chiffres intéressants : son pays, le Danemark, consacre 8 % de son P.I.B. à l’éducation et se trouve au septième rang (et figure parmi les premiers de classe pour avoir endigué le virus) ; les États-Unis, en revanche, se placent au 65e rang avec à peine 5 %. Remarquablement, le pays meneur de la liste est Cuba à 12,9 % !
Pour lui, une conclusion s’impose : une démocratie sans éducation est dénuée de sens. Il note aussi très justement que notre économie s’est effondrée parce que nous ne nous procurons plus des biens et services dont nous n’avons pas besoin, mais seulement ceux qui nous sont essentiels. C’est ainsi qu’il invite tous et toutes à prendre conscience de cette réalité et à repartir la machine à neuf pour rebâtir un autre monde. Idéaliste, soit, mais que sommes-nous sans idéaux ?
Référence : The Corona Virus is a Blessing in Disguise https://www.finews.asia/finance (26 avril, 2020)
This page is also available in / Cette page est également disponible en: English (Anglais)