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De retour dès le jeudi 5 octobre, l’Off Festival de Jazz de Montréal (OFJM) offrira, à sa 24e édition, un bouquet bien garni de 27 concerts, dont six programmes doubles. Étalés sur neuf jours, les spectacles donneront la chance aux amateurs de la note bleue de bien se sustenter.
Octobre = Off Jazz
Des valeurs sûres de notre scène à la relève, le festival ne néglige pas pour autant d’engager des invités d’outre-province. À titre d’exemple, le tout premier concert du 5 octobre (17 h, salle Bourgie) mettra en vedette le sextette torontois Turboprop du batteur Ernesto Cervini. Trois heures plus tard, ce sera au tour de François Bourassa de se produire, d’abord en duo avec le saxo (ténor et soprano) Philippe Côté, puis dans une prestation de son quartette, l’ensemble armé d’un nouveau répertoire magnifiquement documenté sur son tout récent disque Effendi intitulé Swirl.
Jeu du hasard ou non, le saxo ténor semble être à l’honneur de la programmation cette année. L’un des plus intéressants en ce moment est Chet Doxas, Montréalais bossant à New York, qui sera entouré de deux bonnes pointures américaines, le pianiste Jacob Sacks et la contrebassiste Carmen Rothwell et le batteur Vinnie Sperrazza (7). De France, le ténor Jacques Schwartz-Bart en sera à sa deuxième participation à l’OFJM lors de sa soirée de clôture (14). À cette liste, ajoutons André Leroux dans le quartette de Bourassa, Evan Shay (13), Jonathan Lindhorst (11) – Torontois émigré à Berlin, mais installé depuis un an à Montréal pour poursuivre ses études doctorales – Bogdan Gumenyuk (12) – Ukrainien résidant en ville – Annie Dominique (13) et Claire Devlin – cette dernière jouant à quatre reprises durant les neuf jours, dont un duo avec la batteuse Valérie Lacombe (10.) et son propre ensemble Bellbird (7), qui vient tout juste de lancer son premier disque. Soulignons également les présences de l’altiste Christine Jensen (14), de la contrebassiste Blanche Baillargeon (8), de la pianiste d’Edmonton Stephanie Urquart (7) et de la chanteuse torontoise Elizabeth Shepherd (8).
Pour les grandes formations, seul l’Orcheste national de jazz de Montréal sera de la partie, avec le concours du saxo ténor et chanteur norvégien Bendik Hofseth. Dans le giron des musiques expérimentales, le festival propose, dans la chapelle Saint-Louis de l’église Saint-Jean-Baptiste, une prestation solo de l’altiste Erik Hove (6), précédant le retour du groupe lauréat de l’an dernier du prix François-Marcaurelle, le trio Dolman, Rossy et Jobin, batteur et deux chanteuses. Nouvelle arrivée chez nous, la Française Salomé Perli est une pianiste-chanteuse et compositrice pluridisciplinaire travaillant aux confins des genres (6).
Comme par le passé, l’OFJM découpe son programme en trois séries, soit l’Apéro Jazz de 17 h à 19 h, les Grands Concerts de 20 h à 22 h puis les rendez-vous de fin de soirée (vers 22 h 30) au Dièse onze, hormis le dimanche 8 au Upstairs Jazz Bar. Que dire de plus sinon que de consulter le détail de la programmation en ligne.
Musiques en direct
Si la scène demeure assez calme en septembre, il en sera autrement cette année en raison de quelques groupes étrangers de passage, mais surtout d’un événement d’exception prévu pour la mi-mois. En effet, cinq soirs en hommage à l’étiquette montréalaise Justin Time sont inscrits à l’affiche de l’Upstairs Jazz Bar pour marquer les 40 ans de cette maison de disques. Dix ensembles, à raison de deux par soirée, se diviseront les honneurs. On y retrouvera quelques poulains de l’écurie, les pianistes Matt Herskowitz et Christine Jensen et de nouvelles têtes, entre autres, le trompettiste Lex French, le pianiste Simon Denizart et le tandem guitare-voix de Sam Kiermayer et Laura Anglade. Programmation en ligne au www.upstairsjazz.com.
La scène locale domine autant la programmation du Dièse onze de la rue Saint-Denis, accueillant sporadiquement des groupes en tournée, comme le 15 de ce mois avec le quintette féminin latin Maqueque de la saxophoniste soprano et flûtiste de Toronto Jane Bunnett. Deux mois plus tard, le 18 novembre, deux groupes de la Corée du Sud fouleront les planches de cette cave de jazz, désormais abritant son propre disquaire dans le local avoisinant. (www.dieseonze.com)
Pour les musiques d’avant-garde de tous les genres, la Casa del Popolo et la Sala Rossa du boulevard Saint-Laurent sont les lieux à fréquenter. L’ensemble européen Ahmed (voir profil du festival de Guelph à la page suivante) sera présent le 12, alors que le Lina Allemano Four fera son détour de Toronto à chez nous le mardi 23 à la Casa. La bassiste autochtone Mali Obomsawin, enfin, sera à sa troisième visite en ville cette année une semaine plus tard. (www.casadelpopolo.com)
Musiques en conserve
Victimes des bouleversements de la technologie numérique, beaucoup de maisons de disques indépendantes ont dû fermer leurs portes, les artistes contraints de se lancer dans la production de leurs propres albums. En dépit de cette réalité, Montréal compte quand même deux étiquettes de jazz, Justin Time (qui fera l’objet d’un article le mois prochain) et Effendi, la troisième, Ambiances magnétiques, étant consacrée aux musiques actuelles.
Chez Effendi, le producteur Alain Bédard mijote de grands projets pour son 25e anniversaire l´an prochain, autant pour ses disques que pour son festival Jazz en Rafale, Nous en reparlerons. En novembre et décembre, il sera en tournée avec son octette, le JazzLab Orchestra, d’abord en Europe, puis au Québec. Par ailleurs, il a réalisé plus tôt cette année des captations télévisuelles de ses artistes, diffusées en continu sur le réseau MATV (poste 609), avec deux nouvelles émissions disponibles cet automne, une du JazzLab, l’autre du pianiste Yves Léveillée, qui propose un projet avec quatuor à cordes qui s’intitule À l’échelle du temps. On pourra également voir en direct le 12 octobre à la maison de la culture Ahuntsic, le 24 à la maison de la culture Côte-des-Neiges ainsi que le 2 et au 11 novembre à la maison de la culture Lachine et la Salle Pauline-Julien respectivement, Voir le site de l’artiste pour son calendrier d’automne.
Évoluant dans un tout autre monde que Justin Time et Effendi, Ambiances magnétiques fête à son tour ses 40 ans. Pour marquer l’occasion, l’étiquette a lancé Musique Émeraude plus tôt cette année, un disque constitué de pièces anciennes du collectif, mais réinventées par des musiciens d’une plus jeune génération.
Hors Montréal, l’étiquette Tour de Bras du bassiste Éric Normand poursuit ses expérimentations sonores tous azimuts à Rimouski, le prochain projet de son quartette jazz Brûlez les meubles conviant la pianiste Marianne Trudel et la saxophoniste new-yorkaise Ingrid Laubrock à un spectacle tout récent au Festijazz de Rimouski, prélude à un enregistrement studio prévu pour l’an prochain. Ça promet.
Voir aussi la rentrée torontoise ici.
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