La salle Bourgie était à environ 60 % de sa capacité pour ce premier concert de la 37e saison des Idées heureuses, intitulé « concertos napolitains virtuoses et expressifs du XVIIIe siècle ». Les musiciens de l’ensemble étaient tous debout et heureux d’avoir partager ce moment d’intimité en compagnie de compositeurs napolitains de l’époque.
Fondées en 1987 par Geneviève Soly, claveciniste, inspiratrice de 190 programmes de concerts et 400 activités artistiques, dont le prix Opus en 2000, « Concert de l’année – Musique Renaissance et baroque » pour Promenade à Naples, Les Idées heureuses ont beaucoup offert pour voir évoluer la musique baroque dans sa ville. Madame Soly nous a rappelé qu’à l’époque seulement trois organismes étaient consacrés à la musique baroque dont Arion, qui n’était encore qu’un petit ensemble de chambre. Aujourd’hui, Montréal a de quoi être fière de ses plus de vingt ensembles et organismes baroques qui font de la ville un pivot d’évènements phares en Amérique du Nord dont les talents s’exportent bien au delà des frontières québécoises.
Dorothéa Ventura, a donc choisi Naples et ses compositeurs comme premier programme dans sa nouvelle double fonction de directrice artistique et co-directrice générale. Pour ce voyage musical dans le temps, ses sept musiciens acolytes et elle-même, tantôt à l’orgue, tantôt au clavecin, ont communiqué tout le plaisir qu’ils avaient d’être ensemble sur scène. Vincent Lauzer, véritable virtuose de la flûte et un de nos meilleurs musiciens canadiens, a collaboré avec Dorothéa dès l’âge de 10 ans au Concours du Canada. Les cinq professionnels de l’archet, Tania Laperrière et Marie-Nadeau-Tremblay, aux violons, Jacques-André Houle, à l’alto, Amanda Keesmaat, au violoncelle et Dominic Girard, à la contrebasse, semblaient se régaler de leur festin italien. Daniel Zuluaga, qui aurait bien mérité une légère amplification, ajoutait de belles textures et fioritures à l’ensemble. Au programme, de grands crus napolitains avec la Sinfonia di concerto grosso pour flûte à bec et cordes en sol mineur d’Alessandro Scarlatti,, la Sonate pour flûte à bec no 11 en sol mineur de Francesco Mancini, le Concerto pour flûte à bec et cordes en la mineur de Domenico Natale Sarri, le Concerto pour flûte à bec en la mineur de Nicola Fiorenza de Domenico Natale Sarri, la Sonate en sol majeur pour deux violons, op. 1, de Guiseppe Antonio Avitrano et – coup de cœur de l’équipe de La Scena Musicale – le Concerto en fa majeur pour flûte à bec d’Antonio Vivaldi.
Le concert était agrémenté intelligemment de citations en hommage à la ville du Sud de l’Italie, récitées par Dorothéa Ventura en véritable historienne de la musique. Parmi celles-ci, on retient cette phrase écrite par Mozart dans une lettre à son père : « Je voudrais composer un opéra qui jouerait à Naples. Avec un seul opéra mis en scène à Naples, un compositeur devient plus populaire qu’avec cent concertos en Allemagne. » C’était toute une autre époque…
La prochaine cuvée des Idées Heureuses sera L’Étoile de la mer, en webdiffusion seulement avec, au programme, des œuvres composées entre le XIIIe et le XXIe siècle sur l’un des grands poèmes médiévaux : le Alma Redemptoris Mater, dédié à la Vierge Marie. Cette prière, chantée le premier dimanche de l’Avent, nomme Marie comme étant « l’étoile de la mer », l’une des étymologies de son prénom. Les styles musicaux seront d’une grande variété : italien, allemand, franco-flamand, anglais ou encore français. En collaboration avec le Festival Classica. Pour en savoir davantage, consultez le site web : http://www.ideesheureuses.ca
Rappelons que la salle Bourgie présentera le concert inaugural de sa saison 2023-2024 avec le quatuor Dover le 27 septembre à 19h30. Ce concert est un des premiers où apparaîtra Julianne Lee, la nouvelle altiste de l’ensemble. Ces remarquables musiciens proposeront un programme qui soulignera les mille nuances du quatuor à cordes. Ils interprèteront le Quatuor à cordes, op. 74 n° 3 en sol mineur, Hob. III.74, « Le Cavalier » de Haydn, le Quatuor à cordes n° 1 en ré majeur de Florence Price, et le Quatuor à cordes n° 9 en mi bémol majeur, op. 117, de Chostakovitch.