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par Justin Bernard, Wah Keung Chan, Adrian Rodriguez, Gianmarco Segato, Joseph So
Pour célébrer le centenaire de la mort du compositeur italien Giacomo Puccini, le 29 novembre, notre équipe d’experts en opéra présente les cinq arias préférées de Puccini dans La Scena Musicale. Visitez notre site web pour les liens vers les représentations.
Che gelida manina, La bohème
Sung by Rodolfo (tenor)
Puccini est le compositeur des grandes arias et les meilleures arias sont des sérénades. « Che gelida manina » de La bohème compte parmi les plus grandioses. Le texte est classique : il commence par « Comme ta petite main est froide », puis raconte « qui je suis » et comment « deux yeux ont volé mon cœur ». Ce sont les vastes mélodies qui l’emportent. L’aria est structurée en trois sections. L’introduction parlando est un classique de Puccini, semi-parlée et dramatiquement convaincante. La section centrale comprend plusieurs notes soutenues qui préparent le terrain pour la troisième section qui culmine dans un do élevé sur speranza (espoir). Interprètes : Jussi Björling est le roi du legato, exactement ce dont cette aria a besoin. WHK
– Wah Keung Chan
In Questa Reggia, Turandot
Sung by Princess Turandot (soprano) and Calàf (tenor)
Si « Nessun dorma » occupe souvent le centre de l’opéra le plus grandiose de Puccini, « In questa reggia » est une véritable superpuissance pour les amateurs de grand opéra. Cette aria se développe en un intense duo soprano-ténor, soutenu par un chœur majestueux et une vaste orchestration de type wagnérien. Les cuivres et les voix principales coupent droit au cœur, comme s’ils le servaient sur un plateau d’argent. Interprètes : la voix de Birgit Nilsson est parfaite pour ce rôle, avec une puissance métallique et pénétrante qui traverse l’orchestre en soutenant sa tessiture stratosphérique. Franco Corelli, avec sa rare com- binaison de puissance, de registre et d’endurance, est à la hauteur de sa férocité. Il est l’un des rares ténors à pouvoir rivaliser avec l’intensité de Nilsson, qui est aussi intense qu’un laser. – Adrian Rodriguez
E lucevan le stelle, Tosca
Sung by Cavaradossi (tenor)
Cette aria représente vraiment ce qu’est la tragédie à l’opéra, celle de la vie, lorsque le personnage sort de l’action et partage une émotion profonde. Ici, Cavaradossi vit ses dernières heures et se souvient de ses premières visions de Tosca, l’amour de sa vie. Bien que « E lucevan le stelle » ne soit pas aussi brillante que d’autres arias de Puccini et ne monte que jusqu’à un la aigu, on a l’impression qu’il vient des profondeurs de la terre et qu’il émerge à la surface à la toute fin, dans un dernier cri de désespoir. Nous sommes au sommet du vérisme italien, de l’émotion brute. L’aria est écrite dans un magnifique mode phrygien (basé sur la note mi), qui rappelle la musique ancienne tout en restant très romantique. Le mélange de ces deux modes en fait une pièce unique. Interprètes : Luciano Pavarotti était plus connu pour la beauté de son chant et de son expression que pour son sens dramatique. Ici, le ténor réussit à donner tort à ses détracteurs.
Miguel Fleta a réussi ce que personne d’autre n’a osé faire, en termes de nuances et d’émotions.
Franco Corelli représente la meilleure combinaison de puissance, d’émotion, de charisme et de beau chant.
– Justin Bernard
Vissi d’arte, Tosca
Sung by Tosca (soprano)
Selon Operabase, Tosca a été le cinquième opéra le plus populaire au monde en 2015-16, avec 2694 représentations dans 608 productions. Rien d’étonnant à cela, compte tenu de son incroyable partition et de sa merveilleuse théâtralité. « Vissi d’arte »se déroule juste après la tentative de viol de Tosca par Scarpia. Il s’agit d’une prière dans laquelle Tosca demande à Dieu pourquoi elle souffre aux mains de Scarpia. Une aria de trois minutes, courte, mais exquise. Interprètes : en 1970, à New York, j’ai vu la Tosca de Renata Tebaldi dans l’un de mes premiers opéras en public. Ce fut mémorable pour l’incroyable beauté de sa voix et la sincérité de son expression; ce n’était pas une grande actrice, mais son jeu venait toujours du cœur.
Le « Vissi d’arte » de Maria Callas à Covent Garden en 1964 n’était pas d’une voix aussi fraîche, avec un lent vibrato dans le si bémol aigu, mais l’art était au rendez-vous.
– Joseph So
Laggiù nel Soledad, La fanciulla del West
Sung by Minnie (soprano)
La fanciulla del West, opéra de Puccini datant de 1910, n’a jamais été sa création la plus populaire, largement critiquée lors de sa création au Metropolitan Opera et n’étant pas un favori du public comme La bohème ou Tosca. Mais ses personnages sont parmi les plus humains de Puccini, se débattant dans leurs vies ordinaires de prospecteurs d’or, de propriétaires de taverne et de bandits de grand chemin. Minnie, la fanciulla du titre, tient un bar isolé en Californie où elle est la figure maternelle d’un groupe de mineurs dépossédés. Le bandit Dick Johnson entre dans le bar – Minnie et lui se sont déjà rencontrés – et lui avoue son amour. Minnie répond par son aria « Laggiù nel Soledad », se souvenant de l’amour simple, mais profond dont elle a été témoin dans la relation de ses parents. C’est un moment de confession profondément émouvant. Interprète : l’enregistrement le plus universellement loué de l’opéra a été publié par Deutsche Grammophon en 1977 avec la soprano américaine Carol Neblett dans le rôle de Minnie. Son soprano étincelant et rugissant convient parfaitement au personnage féminin principal le plus héroïque de Puccini. – Gianmarco Segato
– Gianmarco Segato
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