Critique – Overtures to Bach : Matt Haimovitz (Pentatone Oxingale)

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Matt Haimovitz, cello and cello piccolo Pentatone Oxingale PTC 5186 561. 75 min 48 s.

Matt Haimovitz, violoncelle et violoncelle piccolo
Pentatone Oxingale PTC 5186 561. 75 min 48 s.

Récemment nommé Artiste de la saison de Pentatone, Matt Haimovitz n’a jamais hésité à faire des vagues en concert ou en studio. Le violoncelliste établi à Montréal a déjà démontré tout au long de sa carrière son aisance dans la musique de Bach. Pentatone a produit en 2015 les Suites basées sur une copie de la main de la deuxième femme de Bach Anna Magdalena, jouées sur des instruments d’époque.

Ce nouveau disque explore six nouvelles commandes de Haimovitz, chacune une ouverture au prélude de chaque suite. La structure d’une ouverture suivie du prélude fait de ce Bach un commentaire sur l’avenir, une sorte de machine sonore à voyager dans le temps. La première pièce est l’austère Overture en mineure de Phillip Glass, un prolongement sombre de l’omniprésent prélude de la Suite en sol majeur. The Veronica de Du Yun est une déconstruction éthérée de la Sarabande de Bach, avec des évocations du Kontakion, un hymne orthodoxe aux morts, de chants serbes et du violon tzigane d’Europe centrale. Cela est suivi du virtuose et audacieux Run de Vijay Iyer, un morceau certainement plus énergique que le prélude de Bach à sa troisième suite. La memoria de Roberto Sierra reprend des motifs de toute la quatrième suite tout en ajoutant une touche de basse et de rythmes de salsa des Caraïbes. Haimovitz écrit : « La division entre la mémoire et le présent est complètement brouillée. »

Le sommet dramatique du disque est Es War de David Sanford, dont l’ouverture effrénée en pizzicato à la Mingus rappelle deux domaines où Bach s’est particulièrement illustré : la fugue et la cantate. Terminant avec Lili’uokalani, composé par sa femme Luna Pearl Woolf, Haimovitz revient au violoncelle piccolo. Nommé d’après la dernière reine d’Hawaï (et le sujet du premier opéra de Woolf, Better Gods), le morceau évoque le chant hawaïen précolombien dans une atmosphère inimitable.

Comparées au langage ordonné de Bach, ces six commandes semblent diffuses et difficiles, comme c’est le propre des compositions des dernières décennies. Elles n’ont peut-être pas toutes l’effervescence de celles du vieux maître, mais entre les mains de Haimovitz, elles sont néanmoins radieuses. KVV

Traduction : Alain Cavenne

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A propos de l'auteur

Kiersten van Vliet was the Web Editor and an Editorial Assistant for La Scena Musicale from 2015–17.

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