This page is also available in / Cette page est également disponible en: English (Anglais)
Le 27 mai dernier marquait le dernier concert de la saison de l’Orchestre classique de Montréal (OCM) à la Maison symphonique de Montréal. Que de concerts, que d’hommages rendus aux “femmes d’exception” au cours de ces quelques mois. Le dernier hommage de la série revenait à la violoncelliste Lotte Brott (1922-1998) qui a cofondé l’OCM, anciennement Orchestre de chambre McGill, en 1939.
Le décès tragique de son fils et chef Boris Brott, à la tête de l’orchestre pendant de longues années, était bien sûr dans tous les esprits. Au retour de l’entracte, Jacques Lacombe, qui dirigeait exceptionnellement les musiciens, a partagé quelques souvenirs et rappelé que les concerts de l’OCM avaient grandement contribué à son propre éveil musical. M. Lacombe a ensuite dédié l’interprétation de La Symphonie no 3 de Beethoven, en seconde partie de programme, à la mémoire de Boris Brott, reprenant les mots que le compositeur lui-même avait écrit à l’en-tête de son manuscrit: “Symphonie pour célébrer le souvenir d’un grand homme.”
Sous sa direction, les musiciens de l’OCM ont très bien rendu les différentes nuances de l’œuvre, qu’il s’agisse des cordes ou des cuivres. Une douzaine de participant(e)s du programme de mentorat Canimex – un ou une par instrument – était venue renforcer leurs rangs et ainsi donner plus d’amplitude sonore. Nous étions toutefois encore loin du volume d’un orchestre de plus de 60 musiciens. Peu importe, il était bon d’entendre l’OCM dans un répertoire symphonique plus vaste que celui-ci, plus habituel, de musique de chambre. Mention spéciale à la section de trois cors menée par Jocelyn Veilleux qui s’est montrée très solide, notamment dans les troisième et quatrième mouvements.
En première partie, l’OCM présentait une autre œuvre d’envergure de Beethoven: La Fantaisie chorale en do mineur. Jean-Philippe Sylvestre était au piano, tandis qu’un quatuor de chanteurs (Jacqueline Woodley, Suzanne Taffot, Emmanuel Hasler, Matthew Dalen et Jean-Philippe McClish) s’est joint aux voix du choeur (Les Chantres musiciens et Les Filles de l’Île).
L’œuvre n’est pas du même calibre que la Symphonie no 3 . Le thème principal, qui préfigure l’Ode à la joie, est répété de manière obsessive alors qu’il n’est pas particulièrement inventif ou charmant à entendre. À ce stade, il est encore à des années lumière de la célèbre mélodie qui arrivera pleinement à maturité dans la Symphonie no 9.
Les voix des solistes comme celles du choix n’arrivent que bien après les débuts triomphants du pianiste et restent cantonnées à un rôle de second plan, si ce n’est à la toute fin. Cela dit, la qualité de l’ensemble a été irréprochable. Dans les derniers instants, on aurait cru entendre une scène festive extrait d’un opéra italien et celle-ci, il faut le dire, convenait très bien à une soirée de clôture de saison.
De son côté, Jean-Philippe Sylvestre a fait une assez bonne prestation. Son articulation n’était parfois pas des plus précises dans les montées et les descentes chromatiques, mais il a livré sur scène toute la charge émotive et la fougue que requiert l’interprétation d’une telle fantaisie.
À noter que le concert rendait hommage aux “héros” de la santé, à tous ces membres du personnel hospitalier qui ont courageusement affronté la pandémie en première ligne et ont prodigué les soins nécessaires à la population. 200 d’entre eux étaient invités au concert grâce à une commandite de Medicom. À l’annonce du directeur général de l’OCM, Taras Kulish, tout le public s’est levé pour les applaudir.
This page is also available in / Cette page est également disponible en: English (Anglais)