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Le 20 mars dernier, Les Violons du Roy dévoilaient la programmation de leur 42e saison. À partir d’octobre jusqu’en mai 2026, ils partageront leurs concerts entre Québec et Montréal, entre grandes œuvres chorales, morceaux plus intimes, événements thématiques et répertoire contemporain. Dans la métropole, l’orchestre de chambre se produira trois fois à la Maison symphonique et sept fois à la Salle Bourgie. Quant au Palais Montcalm de Québec, on prévoit 11 concerts de soirée, 6 concerts d’après-midi à 14 h et, dans la petite salle, 4 Concerts apéro.
« Il y a un certain engouement pour les concerts présentés en après-midi les jeudis. De plus en plus de gens, des retraités ou des spectateurs aux horaires de travail atypiques, préfèrent sortir à ce moment plutôt que le soir. Cela permet aussi à des gens de l’extérieur, de Saint-Hyacinthe, de Thetford Mines ou du Saguenay, de partir le matin, d’assister aux concerts et de repartir après », confie le codirecteur général et directeur artistique des Violons du Roy Laurent Patenaude.
Point de départ
La programmation continue de se fonder avant tout sur la musique du XVIIIe siècle avec notamment des reprises d’œuvres qui ont fait le succès de l’orchestre. « On refera, par exemple, L’Estro armonico de Vivaldi, un recueil de 12 concertos pour un, 2 ou 4 violons, qui mettra en vedette tous nos musiciens des Violons du Roy comme solistes, sous la direction de Jonathan Cohen » (19 et 22 novembre).
Le directeur musical britannique ouvrira la saison 2025-2026 par une suite orchestrale extraite du Bourgeois gentilhomme de Lully, associée pour l’occasion à une suite de Bach (9 et 10 octobre). Le cantor de Leipzig sera également à l’honneur d’un concert comprenant un de ses concertos pour clavier interprété par le musicologue américain Robert Levin (6 et 7 novembre). « Nous ferons un entretien préconcert avec lui et peut-être aussi un cours de maître », prévient M. Patenaude.
Éminent spécialiste de Mozart, M. Levin est l’auteur d’une version complète du Requiem qui fait référence, au point que Bernard Labadie a choisi de l’adopter sans relâche depuis plus de 20 ans. Ce chef-d’œuvre du répertoire fera son grand retour dans la programmation des Violons du Roy après quelques années d’absence, dirigé tout naturellement par le chef québécois (26, 27 et 28 mars).
Au chapitre des grandes œuvres, mentionnons également un concert choral autour du Dixit Dominus de Haendel, compositeur qui a fortement inspiré Mozart (29 et 30 avril ainsi que le 3 mai).
Trois débuts
Cette saison marquera les débuts de trois jeunes chanteuses avec les Violons : Rose Naggar-Tremblay, Elisabeth St-Gelais et Sarah Dufresne, auxquelles s’ajoute Magali Simard-Galdès qui, elle, n’en est pas à sa première fois avec l’orchestre. « Mme Dufresne donnera un concert consacré à Mozart avec les Violons du Roy et l’Orchestre de l’Agora réunis autour de Nicolas Ellis. Son 2e prix au Concours musical international de Montréal a certes attiré notre attention, mais n’y est pas directement lié. Nicolas avait aussi envie de travailler avec elle. Jamais à court d’idées, il a beaucoup de dynamisme dans la conception des programmes. En général, c’est pour des concerts que lui-même dirige en tant que premier chef invité, mais il arrive qu’il apporte des idées qu’on adapte dans d’autres circonstances. Ici, ce sera un concert intéressant puisqu’on présentera des airs de Mozart pensés et composés pour chacune des trois sœurs Weber, Aloysia, Constance et Josepha (12 et 14 février). »
L’événement s’inscrit dans le cadre de concerts thématiques que les Violons aiment offrir à leur public. Il en est un autre, par exemple, qui mêlera les époques avec à la fois des musiques baroques et du XXe siècle écrites par des compositeurs de Rome ou inspirés par Rome, de Corelli à Nino Rota en passant par Respighi (4 et 5 juin).
Trouver l’équilibre
« Nous avons un noyau fidèle qui nous suit à chaque concert. Un grand nombre de gens sont attachés aux répertoires baroques et classiques, certains sont plus frileux quant aux répertoires modernes ou “audacieux”, peut-on dire. On essaie donc de trouver un équilibre. La grande différence, c’est qu’ils s’abonnent moins qu’autrefois. Les abonnements leur faisaient prendre plus de chances sur des répertoires moins connus, vu qu’ils optaient pour une série de 4 ou 5 concerts. À la carte, les auditeurs ont tendance à choisir ce qu’ils connaissent en général, ce qui donne plus de flexibilité. Du côté artistique, il faut savoir maintenant tempérer nos audaces. »
C’est avec ce souci d’équilibre en tête que les Violons du Roy exécuteront deux créations en dialogue avec des œuvres du répertoire romantique, que M. Patenaude estime « grand public ». Le Concerto pour violon de François Dompierre, composé spécialement pour Kerson Leong et les Violons du Roy, sera ainsi associé à une version pour orchestre du Quatuor no 12 en fa majeur « Américain » de Dvořák (16 et 17 avril). D’autre part, le Concerto pour flûte de Barbara Assiginaak, compositrice des Premières Nations, sera jumelé aux Souvenirs de Florence de Tchaïkovski sous la direction d’Andrei Feher (14 et 15 mai).
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