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Harmonia mundi4
Beethoven : Symphonie no 5 Gossec : Symphonie
Les Siècles/François-Xavier Roth
Harmonia mundi HMM902423
Duration: 54:00
En cette année 2020, Harmonia mundi poursuit sa série d’enregistrements en hommage à Beethoven. Après la Symphonie no 1, l’intégrale des bagatelles pour piano, la Symphonie no 9 et la Fantaisie chorale, la maison de disques fait paraître une autre incontournable dans l’œuvre globale du compositeur : la Symphonie no 5 interprétée par l’ensemble Les Siècles sous la direction de François-Xavier Roth. Cet album est original à double titre : original par l’interprétation presque « classique » de l’œuvre – en référence à la période musicale – et original par le choix de proposer, en seconde partie, une œuvre rarement jouée ou enregistrée.
Loin de la pesanteur qui caractérise bon nombre d’interprétations de la Symphonie no 5, comme pour illustrer le destin qui frappe à la porte, le chef d’orchestre français opte plutôt pour une exécution rapide et des lignes détachées qui ressortent distinctement lorsque celles-ci sont jouées par telle ou telle section d’instruments. C’est le cas pour le premier comme pour le quatrième mouvement, dont l’allure est clairement martiale. On entend même, à l’occasion, des voix individuelles comme la trompette ou le basson solo. Quant au célèbre motif à quatre notes, il est interprété, à l’oreille, par un surplus de violoncelles et de contrebasses, dans un style plus staccato qu’à l’accoutumé.
Une grande partie des qualités que nous venons d’énumérer n’est possible que grâce à la captation sonore en studio. L’interprétation du 2e mouvement nous en donne encore la preuve, avec cette fois un son plus intime. Tout n’est pas parfait pour autant. Entre les 3e et 4e mouvements (plages 3 et 4), l’enregistrement ajoute un silence artificiel, alors que ceux-ci sont normalement enchaînés sans interruption.
Le choix de proposer la Symphonie en 17 parties est l’autre originalité de ce disque. Son compositeur François-Joseph Gossec, connu notamment pour son engagement lors de la Révolution française, célèbre ici le 20e anniversaire de la prise de la Bastille. Écrite en 1809, soit un an après la création de la Symphonie no 5 de Beethoven, l’œuvre demeure pourtant attachée au style classique d’un Haydn ou d’un Mozart. On y trouve également une forte influence de l’opéra italien. Très chantant, le premier mouvement a des allures de récitatif accompagné et rappelle certains traits musicaux de La Flûte enchantée de Mozart. Le deuxième, plus intime, ressemble à une scène sortie tout droit des Noces de Figaro. Le troisième, plus dramatique, a la forme d’une fugue et s’avère être le plus intéressant des quatre. Enfin, le quatrième mouvement revient à un style proche de l’opéra italien avec des cadences très étirées.
Sur bien des points, donc, les œuvres de Beethoven et de Gossec ne pourraient pas être plus différentes. Mariage étonnant, mariage détonant, certes, mais un mariage qui offre au moins une belle diversité d’écoute. JB
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